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Des milliers de citoyens d’origine turque risquent de perdre leur nationalité d’adoption en raison d’une offensive déclenchée par l’extrême droite au pouvoir.

Alper Yilmaz connaît des nuits agitées: naturalisé autrichien il y a trente ans, ce paisible commerçant viennois craint, comme des milliers de citoyens d’origine turque, de perdre sa nationalité d’adoption en raison d’une offensive déclenchée par l’extrême droite au pouvoir.

Le ciel lui est tombé sur la tête en juin dernier, quand il a reçu une lettre des autorités l’accusant d’avoir une double nationalité, un délit -sauf cas particulier- en droit autrichien.

«Elle disait que je devais renoncer à ma nationalité autrichienne» sauf à apporter la preuve qu’il ne disposait plus de la nationalité turque, explique ce gérant d’un café-restaurant du nord de la capitale.

Nationalité annulée

Or, Alper Yilmaz, 53 ans, l’assure: il a fait annuler sa nationalité turque en 1988, de façon précisément à pouvoir être naturalisé par l’Autriche, où il avait rejoint ses parents à l’adolescence.

Son cas est loin d’être isolé depuis que le parti d’extrême droite FPÖ, arrivé au pouvoir en décembre dernier avec les conservateurs, a entrepris de faire vérifier la nationalité de la centaine de milliers de personnes figurant sur les listes électorales turques en Autriche.

«Au sein de la communauté, c’est pour ainsi dire devenu le seul sujet de conversation», confie Duygu Ozkan, journaliste autrichienne d’origine turque travaillant au quotidien «Die Presse».

Vérification systématique

Ordonnée par le ministère de l’Intérieur, la vérification systématique de l’état civil des personnes figurant sur les listes électorales turques a nécessité l’embauche de 26 personnes rien que pour la ville de Vienne, a reconnu celle-ci.

(…)

«J’attends de l’Etat autrichien qu’il nous soutienne: nous sommes citoyens autrichiens», résume-t-il. Mais une inflexion du FPÖ apparaît peu probable, du moins à court terme. Dans un message sur Facebook, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache a vanté «le FPÖ en action» en annonçant les 85 premières déchéances de nationalité.

Le parti, qui depuis son arrivée au pouvoir s’est efforcé de limiter les dérapages xénophobes, a par ailleurs dû retirer en catastrophe de son site il y a quelques jours une vidéo contre les fraudes à la sécu où les suspects se prénommaient Ali ou Mustafa et portaient le fez.

20 Minutes Suisse 

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