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EDITO. Et si le “ras-le-bol” de la “France périphérique” n’était qu’une étape sur la route glissante qui mène au populisme ?

Sur la vidéo postée sur Twitter, l’automobiliste a l’air désabusé. “Ça fait une heure et demie que j’attends…”, râle-t-il. “Le gilet jaune ! Le gilet jaune !”, réclament en chœur les bloqueurs de ronds-points qui l’encerclent. L’homme hésite, soupire puis empoigne son gilet jaune et le place sur son tableau de bord. “Mets-le !”, surenchérissent les plus radicaux. Gros malaise. Heureusement, un leader modéré s’interpose. Il laisse filer le “converti”…

Rouler vaut bien un gilet ! Dans la nouvelle France qui se réveille, ce dimanche 18 novembre, l’accessoire de sécurité imposée par l’Union européenne devient un “must have”, un sésame, un sauf-conduit. Sans catadioptres, c’est l’attente. Avec la chasuble, c’est l’espoir de s’exfiltrer des bouchons sans risquer de perdre son bonus. Liberté, égalité, gilet de sécurité !

Les damnés de la pompe

Le mouvement citoyen qui sourd de nos campagnes et de nos centres commerciaux propose de nouvelles valeurs. En passant le boléro fluorescent, le quidam relève la tête. L’homo economicus périurbain rompt avec sa solitude ultramoderne. Sur les réseaux sociaux, il se signale à ses semblables et leur donne rendez-vous au bord de la rocade. Debout les damnés de la pompe. Et en route pour l’Elysée qui leur a si mal parlé…

Rien de mieux qu’un gilet taille unique pour corriger les inégalités qui mine notre société. Les manifestants du 17 novembre ont spontanément créé un embryon de milice populaire en uniforme. Pour la rejoindre dans la lutte contre un pouvoir impopulaire qui nous assomme de taxes, il suffit de porter l’étendard de la révolte. Un signe distinctif est un bon début.

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L’Obs

 

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