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Alice Barbe, qui a fondé un réseau d’aide aux migrants, avait déposé plainte après avoir été la cible sur Internet de messages à caractère sexiste et raciste. Six prévenus avaient été entendus en septembre. Cinq d’entre eux ont été condamnés ce mardi à des sanctions pécuniaires.

Trois cent soixante. C’est le nombre de commentaires et messages injurieux sur Internet dont a été la cible fin 2016 Alice Barbe, la fondatrice de Singa, un réseau d’aide et de promotion de l’intégration des réfugiés. La militante avait publié une tribune dans Libération selon laquelle les réfugiés constituaient une richesse pour la France, que le site d’extrême droite Fdesouche avait repostée sur Facebook. Aussitôt, les commentaires sexistes et racistes avaient déferlé. «Ça faisait des années que je m’en prenais plein la tronche. Dès que je fais une interview, il y a toujours un débat sur les réseaux sociaux sur mes appétences sexuelles ou mes organes génitaux… Pour mon mari et mon enfant, c’est dur. J’en ai parlé à la police, qui m’a dit de tout imprimer et de venir porter plainte», explique-t-elle à Libération. Après un an et demi d’enquête, six hommes et une femme sont identifiés comme étant les auteurs de certains de ces messages.

A l’audience du mois de septembre, les transcriptions des auditions des prévenus, réalisées dans le commissariat de leurs villes, ont été lues : à l’exception de l’un d’entre eux, tous avaient joué l’incompréhension et l’embarras. Ce mardi, le tribunal les a condamnés à des amendes allant de 500 à 1 200 euros, et à verser chacun 1 000 euros à la partie civile. Ils devront également régler solidairement 1 500 euros chacun de frais de justice. Patrick C., lui, a été relaxé. «J’ai gagné, je suis soulagée, réagit Alice Barbe. Ça m’avait pas mal empêchée de dormir. Ce n’est pas normal de traiter quelqu’un de salope, de la dévaloriser, de commenter sa sexualité, de lui dégueuler dessus. Les hommes aussi se prennent des insultes, mais moins. Moi, à chaque fois, ça se concentre sur le sexe, sur la sodomie… Maintenant, je peux tourner la page.»

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