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Des migrants très motivés chez PSA

Dans le cadre du projet Bienvenu.e.s de la fondation Face, Peugeot Groupe accueille, pour la première fois, neuf migrants sur le pôle de Mulhouse. En formation pendant quatre semaines, très motivés, ces Kosovars, Afghans, Soudanais ou Syriens espèrent décrocher un CDD.

Rencontrer les migrants actuellement en formation chez PSA, c’est faire un tour du monde des guerres, des misères et de l’arbitraire politique. Gezim le Kosovar, Mohammad le Soudanais (lire ci-dessous) et leurs copains syriens ou afghans ont tous la même histoire à raconter : fuir la misère et (ou) les persécutions. Seules les routes de l’exil et la durée du trajet divergent.

Il y a 15 jours, ces neuf migrants ne se connaissaient pas. Depuis, ils forment une équipe soudée qui, chaque jour, bluffe un peu plus les formateurs de l’usine de montage. « C’est peut-être anecdotique, mais je vais vous donner un exemple qui nous a tous marqués. Chaque semaine, on reçoit des candidats en formation pour intégrer nos équipes, essentiellement au montage. On les accueille par un discours et, en général, les gens s’assoient plutôt au fond de la salle. Quand on a reçu les neuf migrants, ils se sont tous assis au premier rang. Ce sont des gens extrêmement motivés » , souligne Mélanie Heintz Berger, responsable gestion-développement-RH du site PSA Groupe de Mulhouse.

« Ils ont une volonté pour apprendre étonnante »

Ce groupe est-il différent d’un autre engagé dans un parcours « classique » de formation comme le montage en accueille chaque semaine ? « En matière de motivation, c’est le jour et la nuit. Ils ont une volonté pour apprendre étonnante. Et ce sont aussi des gens incroyablement respectueux, polis » , prolonge Frédéric Campillo, le responsable de l’école de formation du montage qui accueille, chaque semaine, une cinquantaine de candidats. Ce qui bluffe aussi les formateurs, c’est la cohésion, la solidarité d’un groupe composé de Kosovars, Afghans, Soudanais ou Syriens.

Tous sont des migrants régularisés (selon l’Office français de l’immigration et de l’intégration un migrant se déplace d’un pays vers un autre, pour des raisons économiques, climatiques ou politiques), ou primo-arrivants, et ils sont accompagnés par Manpower Mulhouse et Face Alsace

Grosse pression

« Leur cursus est un peu différent : ils ont eu quinze jours en immersion dans l’usine. Pour eux, c’est un monde totalement nouveau. Il n’était pas question de les emmener tout de suite sur la ligne de montage » , poursuit Frédéric Campillo. Dans cette première promotion de migrants, une seule personne, un Syrien, a déjà travaillé dans l’industrie. Depuis lundi, ils ont intégré l’atelier classique, pour deux semaines de formation technique.

« La seule différence avec un autre groupe, c’est qu’ils ont un formateur pour neuf alors qu’un groupe classique c’est un pour douze, à cause de leurs difficultés à parler et comprendre le français. Le plus gros problème c’est la compréhension, mais ils ont fait d’énormes progrès. L’autre souci c’est la pression incroyable qu’ils se mettent pour réussir les exercices techniques. Parfois, ça les bloque. » Chez PSA, en accueillant pour la première fois des migrants en formation, on ne s’attendait pas à recevoir des personnes « trop » motivées. De la DRH à l’école de formation, tout le monde est donc prêt à renouveler l’expérience.

L’Alsace

 

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