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Les professeurs des écoles vivent, eux aussi, des scènes d’une grande violence. L’institution reste démunie lorsque les problèmes concernent de jeunes enfants. Témoignage de Marie-Laure .

« Il est impossible d’exclure de l’école un élève de primaire », explique Francette Popineau, secrétaire générale du SNUipp (syndicat majoritaire dans le premier degré). Selon elle, les situations comme celle de Marie-Laure se produisent quand « tout le reste a échoué ».

Marie-Laure est une « jeune » institutrice de 40 ans (elle souhaite rester anonyme). Il y a deux ans, après une carrière de juriste, elle s’est reconvertie. Dans l’école du Gard où elle est affectée, elle obtient une classe à double niveau, CE2-CM2. Avec un avertissement : l’un des élèves de CM2 est « difficile» . Pendant six mois, elle essuie des jets d’objets, des chaises renversées, des insultes. « Je ne pouvais plus assurer la sécurité de ma classe, se souvient-elle. Les autres avaient peur de lui. » Elle en réfère à l’inspection académique, à plusieurs reprises, avant de « craquer » au mois de décembre.

Son remplaçant est frappé par l’enfant, puis Marie-Laure reçoit elle aussi des coups, devant sa classe. L’inspectrice suggère que l’élève aille « dans le bureau de la directrice le temps que cela se calme ». Elle dépose plainte. L’enfant a été convoqué par la police avec sa mère et a eu un rappel à la loi. Dans le même temps, l’inspection académique annonce que « rien ne sera fait » en interne. Marie-Laure repart en arrêt-maladie pour le reste de l’année, et se fait ensuite affecter ailleurs. L’élève, lui, a fini par changer d’école. « On m’a laissée complètement seule », conclut-elle. […]

Le Monde

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