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Ils veulent plus d’instruction patriotique à l’école, une politique migratoire plus sévère et moins d’avions au départ de Munich. Présentation des “Freie Wähler”, le mouvement qui apparaît comme le grand gagnant des élections régionales en Bavière.

Cette victoire est largement passé inaperçue, surtout au-delà des frontières allemandes. Les commentateurs ont préféré faire leurs choux gras sur le score historiquement bas de la CSU, de la percée des Verts (arrivés en deuxième position) et de l’entrée au parlement régional des populistes de l’Alternative für Deutschland (AfD).

Anti-partis politiques

Pourtant les “Freie Wähler” pourraient être amenés à former une coalition avec la CSU afin de gouverner la Bavière. Ce parti qui n’en est pas un, sans programme défini, idéologiquement inclassable et dirigé par un fermier au verbe coloré, partagerait alors la direction de l’une des régions les plus riches d’Europe.

Un destin paradoxal pour un mouvement qui, né du constat qu’un parti de masse idéologiquement très marqué peut conduire à la catastrophe nazie, rejette depuis ses débuts le système traditionnel des partis. En 1946, il n’est pas encore question alors de “Freie Wähler”, mais d’associations d’électeurs qui se forment un peu partout en Allemagne pour faire triompher l’agenda local sur les considérations régionales ou nationales.

Au fil des années, ces regroupements vont accoucher d’un réseau de “Freie Wähler”. Ils revendiquent tous leur liberté politique et refusent de s’organiser en parti centralisé pour pouvoir rester au plus près des revendications locales. (…)

Vote de protestation par excellence

Il faut attendre 2008 pour qu’ils reviennent au centre de l’intérêt médiatique avec leur entrée au Parlement… bavarois. Le puissant Land du Sud devient alors le principal champ de bataille des “Freie Wähler”. Ils réussissent à capter l’attention des Bavarois, habitués à exprimer leur particularisme régional dans les urnes. Pendant 60 ans, la CSU a bâti son succès en se présentant comme le parti des Bavarois contre l’establishment berlinois. Mais leurs nombreuses participations à des coalitions gouvernementales avec la CDU au niveau national ont brouillé ce message. Les “Freie Wähler” sont apparus comme le vote de protestation par excellence contre les partis établis.

Ils ont constitué, et représentent encore aujourd’hui, “le meilleur rempart contre la montée en puissance de l’AfD en Bavière”, juge la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ils développent un discours tout aussi conservateur que la CSU sans pâtir de la réputation sulfureuse de l’AfD. (…)

France 24

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