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13/10/2018

Des milliers d’extrémistes musulmans ont défilé vendredi à Lahore, la deuxième ville du Pakistan, avant que la Cour suprême ne se prononce sur le sort d’Asia Bibi, la plus connue des condamnés à mort pour blasphème dans ce pays. Si elle était libérée, sa vie serait en péril du fait des extrémistes.

Cette manifestation, organisée par le Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), un groupe religieux extrémiste devenu parti politique, était la plus massive dans le pays. Plusieurs centaines de protestataires ont également marché à Karachi, la capitale économique, ainsi qu’à Rawalpindi, qui borde Islamabad.
Les islamistes du TLP, qui ont menacé les juges de la Cour suprême d'”une fin horrible” s’ils acquittent Asia Bibi, exigent son exécution. […]

Paris Match


10/10/2018

En prison depuis près de dix ans, Asia Bibi, cette chrétienne accusée de blasphème, est devenue le symbole d’une minorité opprimée dans ce pays, l’un des pires au monde en matière de tolérance religieuse. Les juges de la Cour suprême pourraient décider de son sort cette semaine. Mais cette instance est elle-même confrontée à la pression directe des fondamentalistes islamistes.

Le verdict devait être rendu par la Cour suprême pakistanaise ce lundi 8 octobre. Mais après trois heures de débat, trois juges sur les dix-sept ont demandé à ce qu’il soit différé. Dans la balance : l’acquittement ou la potence, la peine réservée aux blasphémateurs dans ce pays où l’islam est religion d’Etat et où la pression des fondamentalistes s’exerce jusqu’au sommet des institutions, en particulier judiciaires. Le juge en chef de cette cour, Saqib Nisar, a demandé aux médias de ne pas commenter cette décision. «Il n’y a plus de raisons que le jugement s’éternise désormais, il devrait être donné sous quelques jours», estime la journaliste Anne-Isabelle Tollet, qui a consacré deux livres à Asia Bibi. […]

«Un verdict favorable prouverait que le Pakistan n’est pas soumis à la pression des fondamentalistes et enverrait ainsi un message d’ouverture au monde entier. »[…] Si les hauts magistrats décident de maintenir la peine, son ultime recours sera d’implorer la grâce d’Arif Alvi, élu début septembre à la tête de l’Etat. Mais le chef de l’Etat est un proche d’Imran Khan, Premier ministre depuis août. Après une première vie de star et de succès dans le sport, cette figure adulée s’est convertie à la politique et a fait amende honorable auprès des religieux. Il est partisan de la loi anti-blasphème.

rfi

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