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Au collège Françoise-Dolto, à Paris, l’arabe s’enseigne, dès la classe de 5e, « comme n’importe quelle autre langue étrangère ». Ils n’ont que 12 ans, mais sont sûrs d’eux quand il s’agit d’expliquer leur choix de l’arabe en « LV2 ». Témoignages de Yasmine, Tadzio et Joseph.

«Apprendre cette langue dès le collège, c’est pouvoir m’imaginer, demain, une vie professionnelle à l’étranger, sourit Manel. Pourquoi pas à Dubaï !» « C’est aussi pouvoir parler la langue des copains du quartier, se réjouit Tadzio ; et puis j’aime bien l’idée qu’on ne fait pas de l’espagnol comme tout le monde… » Joseph, lui aussi, y voit «une chance» : «L’arabe nous servira sans doute plus, dans la vie, que l’alleman», souffle l’adolescent.

A ses côtés, Cherine a d’autres arguments à faire valoir : «Je parle déjà un peu l’arabe à la maison , explique la jeune fille, mais ce n’est pas celui qu’on nous enseigne en classe. Faut pas croire que c’est facile !» Yasmine baigne elle aussi dans cette langue, mais elle avait « envie de savoir la lire et l’écrire », dit-elle : « Dans ma religion, c’est important de pouvoir déchiffrer le Coran.» Son camarade Abdeltouab ne semble pas mécontent d’avoir troqué les « cours [d’arabe] du samedi » pour ceux au collège : «J’espère pouvoir communiquer plus facilement avec mes cousins d’Algérie.»

Que les cours d’arabe puissent alimenter toutes les rumeurs – y compris celle d’une «arabisation» de la France ou d’un enseignement en passe de devenir «obligatoire», comme le prétendent certains ténors de la droite et de l’extrême droite –, n’a pas d’écho parmi ces élèves du collège Françoise-Dolto, dans le 20e arrondissement de Paris. […]

Le Monde

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