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Sans nouvelles de leurs proches internés dans des camps, des Ouïghours ont confié leurs peurs à Amnesty International.

“Où sont-ils ?”, interpelle Amnesty international, l’organisation de défense des droits de l’homme, dans son rapport, le 24 septembre, sur les emprisonnements sommaires dans la région autonome du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). L’ONG pose la question aux autorités chinoises, après avoir rencontré une centaine de Ouïghours restés sans nouvelles de leurs proches depuis plusieurs mois. De confession musulmane, cette communauté turcophone, majoritaire dans la région, est victime de répressions. 

Déjà, le 13 août dernier, les Nations unies avaient tenté d’attirer l’attention de la communauté internationale sur l’existence de “camps de rééducation”, dans lesquels seraient enfermés près d’un million de citoyens du Xinjiang. La Chine, pour sa part, se borne à évoquer une politique sécuritaire de lutte contre le terrorisme.

[…]Les autorités chinoises accusent certains membres de ces minorités ethniques d’être liées à des organisations étrangères, en proie à des “activités terroristes”. Des attentats imputés à des “séparatistes” – ou musulmans radicalisés – auraient fait des centaines de morts ces dernières années dans la région, en particulier en 2013-2014. 

Dans son rapport, Amnesty International décrit les “arrestations arbitraires, l’endoctrinement politique, et l’assimilation culturelle forcée” dont sont victimes, sans distinction, les Ouïghours. L’ONG a recueilli des témoignages aussi glaçants que nombreux.

[…] Les camps de “transformation par l’éducation” ont fait leur apparition en 2014, mais c’est à partir de mars 2017 que des prisonniers, considérés comme “extrêmes” à cause de leur origine et de leur religion, ont commencé à affluer.

Ces camps, que l’on qualifie de “rééducation”, ne sont ni plus ni moins que des espaces de coercition idéologique chinois. Une source – anonyme pour d’évidentes questions de sécurité – a confié à Amnesty ses observations dans le camp d’Urumqi : “Des femmes âgées de différentes minorités musulmanes étaient forcées d’apprendre 100 à 200 caractères de langue chinoise par jour”. Cette informatrice se souvient de certaines vieilles dames qui pleuraient et résistaient, arguant qu’elles n’étaient pas chinoises. Elles demandaient pourquoi elles étaient obligées d’apprendre la langue, avant de “se faire gronder et traiter de mauvaises patriotes”, rapporte l’ONG.

L’express

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