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Un père et son fils de 23 ans, revenus de Syrie en 2015, sont jugés ce jeudi et ce vendredi par le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont par ailleurs soupçonnés d’avoir projeté un attentat en France, et notamment à Paris.

La justice le considère comme un haut échelon dans la hiérarchie de Daesh. “Au regard du témoignage de son fils, mais également des documents numériques trouvés en sa possession, il a manifestement occupé un poste, sinon de ministre, plus technique de ‘directeur général des télécommunications'”, écrivaient d’ailleurs les juges d’instruction. Lotfi S., un Français de 50 ans, revenu de Syrie en 2015, est jugé ce jeudi et ce vendredi par le tribunal correctionnel de Paris pour “association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme“. Son fils comparaît également à ses côtés. Leur projet funeste aurait pu viser la France.

Prétextant un soit-disant voyage entre père, gérant de société, et fils, bons élèves, aux Pays-Bas en octobre 2013, Lotfi S. et ses enfants, Karim, 18 ans, et Mohamed-Emini, 15 ans, ont quitté le Val-d’Oise pour rejoindre la Syrie pour rallier un groupe jihadiste radical, Ahrar al-Cham, puis l’Organisation Etat islamique. De leurs 18 mois passés sur zone, la justice dispose de photos où on les voit armes aux mains. A leur mère, Karim, le fils aîné, va lui demander “de ne pas s’inquiéter”. “Nous sommes partis là-bas par obligation”, lui enverra-t-il comme message. Leur périple, qui les emmène également à Raqqa, fief de l’EI, s’arrête le 8 mai 2015 où ils sont arrêtés à la frontière syro-turque. Ils sont expulsés vers la France le 18 mai.  (…)

A quoi était destiné cet argent? C’est la question qui sera au coeur du procès. Car la justice s’interroge sur l’opportunité de ce retour pour réaliser des attentats en France. L’accusation s’appuie sur des documents retrouvés dans les deux ordinateurs de la famille et la tablette. Au milieu d’une abondante documentation jihadiste, le père et ses fils ont fait de nombreuses recherches sur les techniques de pilotage des avions. “La finalité terroriste de ces notes de méthodologie de pilotage d’un Boeing ne faisait aucun doute”, note les juges qui établissent également le lieu que les jihadistes présumés auraient pu frapper.

“Cette abondante documentation technique relative au pilotage d’avion était à mettre en relation avec la découverte tardive (…) des recherches effectuées sur Google Maps sur la Tour Eiffel et le pont de Iéna”, notent encore les enquêteurs. Pendant deux jours, le tribunal correctionnel devra déterminer si le père et son fils ont été renvoyés en Europe pour projeter des attentats. La concomitance de leur date de retour fait également craindre qu’ils auraient pu faire partie de la vague de terroristes revenus en France pour les attentats du 13 novembre 2015.

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