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La ville de Chemnitz, où un homme a été tué par des migrants, est devenue la caisse de résonance de la crise de l’identité allemande. Analyse de Thomas Wieder, correspondant du Monde à Berlin.

[…] Sur le plan politique, en revanche, un premier bilan peut d’ores et déjà être établi. Et il est préoccupant pour la « grande coalition » d’Angela Merkel qui, face aux démonstrations de force du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), est apparue sur la défensive et incapable de parler d’une seule voix.

Cette cacophonie s’est étalée au grand jour, jeudi 6 septembre, à la suite de la parution d’une interview du ministre de l’intérieur, le conservateur bavarois Horst Seehofer (CSU), dans le quotidien Rheinische Post. Interrogé sur Chemnitz, il y déclare avoir de la «compréhension» pour la «colère» des habitants ayant manifesté après le meurtre de Daniel Hillig, dont trois demandeurs d’asile sont soupçonnés. «Si je n’avais pas été ministre, je serais descendu dans la rue en tant que citoyen», assure M. Seehofer, avant d’ajouter : «La question migratoire est la mère de tous les problèmes politiques du pays. »

Au Parti social-démocrate (SPD), membre de la « grande coalition » au pouvoir à Berlin, ces déclarations ont provoqué un tollé. Lars Klingbeil, le secrétaire général du parti, a dénoncé «un langage digne de l’extrême droite populiste». Natascha Kohnen, l’une de ses vice-présidentes, a réclamé la démission du ministre, considérant que son soutien à des manifestations où ont été lancés des appels à la violence contre les étrangers rend «intenable» son maintien au gouvernement. […]

Le Monde

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