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Le philosophe et essayiste Vincent Cespedes, grand amateur de rap, vient de sortir un single “Bouger vers la zic”, qui interpelle le grand public ainsi que les élus sur la question migratoire.

Pour susciter la réflexion autour des migrants, Vincent Cespedes pense qu’un rap peut-être plus efficace qu’un débat philosophique. “Je me suis dit qu’il fallait réveiller les consciences, faire changer les mentalités et je ne suis pas sure que les livres de philosophie permettent ça. Le rap, en revanche, dans ses origines, a cette destination de faire bouger les consciences et peut être plus efficace parce que l’émotion est bien présente”, témoigne le philosophe rappeur. Dans sa dernière chanson, le rappeur se met dans la peau d’un migrant.

Il veut changer d’angle. “C’est le but de la philosophie de changer de peau. Il faut essayer de sortir des frontières mentales, des ghettos mentaux et décloisonner notre compassion. Ce que je déplore profondément c’est qu’on a hystérisé le débat sur les migrants, on en a fait quelque chose d’idéologique avec la peur d’un tsunami migratoire alors que quand on regarde les chiffres, c’est totalement faux. La France est en dessous de sa mission historique. C’est pour ça qu’il y a cette interpellation un peu vive“, poursuit Vincent Cespedes.

Pour lui la question migratoire n’est pas un problème politique, mais un problème humanitaire. Il estime que les migrants peuvent apporter beaucoup en partageant leur histoire, leur vécu. Ils ont une mentalité différente qui peut faire du bien aux Français.

Paroles de la chanson de VIINCΞ 🎶

BOUGER VERS LA ZIK

Je dois défoncer le Trump qui est en toi !
Défoncer le stupid, stupid, Trump, Trump ! (x2)

Je viens…
Du Mali, de Gambie, du Nigeria
Du Pakistan, de Birmanie, du Sri Lanka
De Syrie, de Libye, du « Triangle Nord » :
Honduras, Guatemala, Salvador.

J’dois bouger vers la Zik
Pas moyen d’être statique
Ma clique en panique
Fait grossir les statistiques
Fait un pied d’nez au néant tragique
À cavaler, slalomer entre les flics
À ruser – jusqu’à l’usure – avec l’Espoir
À franchir les murs, à passer sous les radars
[bruit de radar] Trop tard !

L’être humain décide de son sort
Pas comme ces crétins d’dinosaures
La Terre nous appartient
Même si les frontières ne sont pas d’accord

Là-bas : guerres, gangs, corruption
Ici : coincé dans les limbes, Calais-Jungle, décrets « anti- »
D’exils en asiles, finirai-je au paradis ?
Ou seulement sur la plage, comme le p’tit Alan Kurdi ?

Millions de « nés-là-bas »
Voulant sortir de l’impasse
Les « nés-ici » aboient
Mais la caravane infinie passe !
____

[REFRAIN] Bouge ! Bouge ! Bouge ! Bouge !
La tise-bê [bêtise] veut t’immobiliser !
Bouge ! Bouge ! Bouge ! Bouge !
Tu fuis sans balise ni valise et
Survis, pars et trace ta voie !
Turquie : pas besoin de visa !
Grillages, otage en cage
Arrache-toi d’là !
Yallah !

Bouge ! Bouge ! Bouge ! Bouge !
La tise-bê veut t’immobiliser !
Bouge ! Bouge ! Bouge ! Bouge !
Tu fuis sans balises ni valise et
Survis, pars et trace ta voie !
Turquie : pas besoin de visa !
Naufrage, sauv’tage, Lampedusa
L’Europe et faya !
___

Tous humains migrateurs
Tous nomades, accueillants !
Tous vers le flux, la Zik !
Le monde nous attend !

Rom, sweet rom !
Tous les chemins mèn’nt au pogrom !
Rom, rom, rom again rom !

Trump : première fois ! Toutou : première fois !
Loi « asile-expulsion », et il s’prend pour le roi ?!
Tu veux la citoyenneté, un emploi ?
– Envole-toi, ah ! ah ! comme Gassama !

Ça fait des blagues sur les kwassa-kwassa
Ça donne des leçons : « Fais pas ci !… » – C’est quoi, ça !?
Hey, Manu, tu descends de ton Grand Destin, là ?!
Ou tu vas t’manger un aller-retour à ton tême-ba [baptême] !

REFRAIN (x2)

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