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C’est une affaire rocambolesque. Selon nos informations, un homme, condamné à vingt-trois ans de réclusion criminelle pour meurtre et détenu au sein de la maison centrale de Saint-Maur (Indre), a été trouvé en possession d’une clé permettant l’ouverture de l’ensemble des portes – hormis celles du quartier d’isolement – à l’intérieur de cet établissement pénitentiaire réservé aux longues peines. Les faits remontent au 11 juillet dernier. Ce jour-là, une fouille est décidée dans sa cellule. Très vite, les surveillants y découvrent ce qu’ils appellent une « clé de sécurité » – aussi désignée sous le vocable de « clé d’aumônier » –, qui permet, en cas de crise ou d’incident grave, de franchir rapidement les différentes portes au sein d’un établissement pénitentiaire. Une arme blanche de confection artisanale aurait également été retrouvée dans la même cellule.  (…)

Deux jours plus tard, le 13 juillet, la fouille d’une autre cellule a permis de nouvelles découvertes. Un téléphone portable, une clé 4G et une oreillette Bluetooth auraient été retrouvés dans la cellule d’un certain Kassoum D. Cet homme de 47 ans, aîné d’une fratrie de six frères et deux sœurs, qui ont grandi dans la cité du Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), est très connu des services de police et de la justice. En décembre 2015, avec plusieurs complices, il avait été reconnu coupable de l’enlèvement et de la séquestration d’un agent de change parisien. Enlevée en janvier 2009 devant son domicile dans le 10e arrondissement, la victime avait été rouée de coups puis aspergée d’essence parce qu’elle ne voulait pas révéler le code de son coffre-fort. Ses agresseurs lui avaient ensuite tiré dessus à deux reprises avant de le laisser pour mort dans un bois de Noisy-le-Grand. Cet agent de change avait finalement été secouru par des riverains. En première instance, Kassoum D., déjà condamné pour trafic de drogue, avait écopé de dix-huit ans de prison.

Selon nos informations, celui qui se fait surnommer « Kass » et est présenté comme un des « pontes du néo-banditisme » des cités a été trouvé en possession de plusieurs courriers attestant d’« une relation intime » avec une conseillère pénitentiaire chargée de sa réinsertion. Employée au sein de l’antenne du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de la maison centrale de Saint-Maur, cette fonctionnaire, rapidement identifiée, a été placée en garde à vue dès la découverte de ces lettres, le 13 juillet, avant d’être mise en examen puis placée sous contrôle judiciaire. Elle a aussi été suspendue de ses fonctions pour une durée de quatre mois. Kassoum D., détenu particulièrement signalé (DPS), a, lui, été aussitôt transféré vers la maison centrale de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), une des deux prisons les plus sécuritaires de France avec celle de Condé-sur-Sarthe.

(Merci à Nash)

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