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Mohammed Colin fait un bilan de la victoire des Bleus sur le site musulman saphirnews et craint une désillusion, en ce qui concerne la « diversité, comme après la victoire de 1998.

Dans ce moment de liesse, les origines culturelles et les milieux sociaux ont été oubliés. On a rejoué le 12 juillet 1998. Une sorte de bégaiement de l’Histoire ? Demeure en effet la même question que 20 ans plus tôt : comment reproduire sur le champ sociétal la même unité salvatrice que sur le terrain de football qui nous a conduits sur le toit du monde ?

Or, là où l’équipe de France a su puiser les talents dans la diversité, les autres sphères de la société semblent à la peine. Pourtant, la première étoile décrochée en 1998 avait suscité un enthousiasme comme jamais pour intégrer la diversité dans une autre compétition : l’économie. Mais la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002 (réitérée par sa fille Marine en 2017), les révoltes urbaines de 2005 et le débat gouvernemental sur l’identité nationale de 2009 ont, entre autres, successivement mis un terme à ce rêve. Autant dire que la désillusion de ceux qui n’ont pas le talent pour courir sur les stades fut à la hauteur de l’euphorie de 1998. […]

La communion des corps et des âmes qui a inondé l’espace public à l’issue de la finale France-Croatie est salutaire. Surtout au regard des terribles attentats qui ont éprouvé l’unité de notre pays. Ce bonheur collectif opère telle une catharsis. Mais le malaise provient quand il s’agit d’entrer dans le champ du politique. Les enfants de la Coupe du monde de 1998 aujourd’hui devenus parents n’attendent plus rien des politiques sur la diversité. Ils craignent que les lendemains du Mondial 2018 ne soient qu’une réplique de ceux de 1998 tant la déconvenue fut sévère. L’aigreur côtoie l’incrédulité.

Pour que l’alchimie entre le sport et le politique puisse opérer, c’est un Nelson Mandela qu’il nous faut.

saphirnew

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