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22/07/2018

François Ruffin, le député (LFI) de la Somme n’était pas présent l’an passé. Il attendait d’en savoir plus sur l’enquête. « C’est fort de café qu’il soit là, d’ailleurs il se cache ! », observe Selim Ben Amor, étudiant de 24 ans à Créteil. Défilant à la toute fin du cortège, M. Ruffin assume. « Je reconnais mes maladresses, je m’en suis expliqué auprès d’Assa Traoré » – la sœur d’Adama Traoré en tête de cortège.

« Les gendarmes n’ont toujours pas été auditionnés. Il faut absolument que la justice avance, sinon la colère va se transformer en rage, puis en violence. Il faut la justice pour Adama Traoré, comme pour Alexandre Benalla », conclut le parlementaire. « Le sentiment d’une justice à deux vitesses est très grave. Il y a une République pour les uns et pas pour les autres », abonde M. Hamon, entre deux selfies.

[…] Beaucoup dénoncent le racisme. « France, pays des droits de l’homme blanc », peut-on lire sur une affiche. « Je sais que cela aurait pu arriver à quelqu’un de ma famille. C’est pour cela que je suis venue », affirme Brave Kassala, jeune femme noire de vingt ans. « Evidemment qu’il y a du racisme, depuis l’esclavage ! », abonde son amie Elodie Zig. Et toutes deux d’en conclure : « Une personne blanche sera toujours mieux traitée, au travail ou en justice. »

Le Monde


21/07/2018

Environ 800 personnes ont répondu à l’appel de la famille Traoré, qui réclame la «mise en examen» des gendarmes qu’elle tient pour responsables du décès d’Adama, mort le 19 juillet 2016.

«On n’oublie pas, on pardonne pas» : deux ans après la mort d’Adama Traoré à la suite de son interpellation, plusieurs centaines de personnes ont défilé à Persan et Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise).

Plusieurs parlementaires et élus de gauche, du NPA au PS en passant par LFI, le PCF, EELV et Générations, étaient présents dans le cortège qui s’est ébranlé peu avant 15h.

Selon la préfecture, environ 800 personnes ont répondu à l’appel de la famille Traoré, qui réclame la «mise en examen» des gendarmes qu’elle tient pour responsables du décès d’Adama, mort le 19 juillet 2016, le jour de ses 24 ans.

Assa Traoré a dénoncé le nouveau report, «sans aucune raison», d’une expertise médicale très attendue pour faire la lumière sur les causes, encore très discutées deux ans après, de la mort de son jeune frère.

«On n’a plus confiance»

Son décès avait été constaté deux heures après son interpellation par les gendarmes, qui l’ont maintenu au sol sous le poids de leurs corps, selon la technique du «placage ventral».

Le jeune homme avait fait un malaise dans leur véhicule avant de décéder dans la cour de la gendarmerie de Persan, qui a copieusement été huée par des manifestants.

«Aujourd’hui, on n’a plus confiance dans la justice à Paris. C’est inadmissible ce qui est en train de se passer, on est dans un déni de justice. Les juges ont la volonté clairement d’étouffer l’affaire de mon frère», a poursuivi la porte-parole du comité La vérité pour Adama.

«Nous allons passer à la vitesse supérieure […]. Nous allons soulever toute la France, nous allons soulever tous les quartiers […] et on va aller renverser ce système», a encore dit Assa Traoré.

«Bavure»

Alors que la famille Traoré dénonce une «bavure policière», l’affaire a pris une résonance particulière depuis la révélation du rôle joué par un collaborateur d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, dans des violences le 1er mai.

«On marche pour dénoncer tout ce système policier, […] cette violence qu’ils apportent», dit Assa Traoré, qui a exigé des «réponses» du président de la République sur la mort de son frère.

Source : Libération

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