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[…] En 2018, les attaques racistes contre l’équipe de France ont donc changé. Elles proviennent principalement des pays étrangers et d’une frange d’internautes français. « Les réseaux sociaux qui font caisses de résonance favorisent l’explosion des propos racistes. Pour la fachosphère, l’image de l’équipe de France la renvoie à sa peur d’un pays qui s’abandonne aux noirs et aux arabes, la fumeuse “théorie du grand remplacement” », souligne Dominique Sopo.

La déferlante de réactions étrangères hostiles à nos joueurs s’explique par le contexte politique international : « La crise migratoire et la droitisation et la montée des populismes dans de nombreux pays européens favorisent ces déchaînements racistes. Et la réussite de la France exacerbe les passions », analyse Michel Wievorka. D’ailleurs, dans plusieurs pays, les joueurs noirs sont accueillis par des cris de singe sur le terrain. « Cette équipe de France est la carte postale d’une diversité qui fonctionne bien et cette image est insupportable à certaines personnalités politiques, comme Matteo Salvini », insiste Dominique Sopo.

En revanche, les médias français se sont très peu faits l’écho de la diversité des joueurs de l’équipe de France, puisqu’elle ne semble plus un sujet, mais une évidence. « D’autant que les joueurs eux-mêmes ne voient pas de contradiction entre leurs origines et le fait d’être pleinement Français et d’adhérer à des valeurs républicaines », souligne Dominique Sopo. « Les journalistes insistent davantage sur la mobilité sociale des joueurs », complète Michel Wievorka. Par ailleurs, les polémistes et les personnalités françaises d’extrême droite se sont tus face à la victoire des Bleus : « Ils ont compris qu’ils ne pouvaient pas fustiger une équipe qui a fait vibrer la nation, alors même qu’ils veulent être les garants de l’identité nationale. Cela pourrait se retourner contre eux. Reste à savoir pour combien de temps », s’interroge Dominique Sopo.

20 Minutes

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