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“Son médecin a carrément déclaré que les comportements de Nouhe sont bizarres par rapport aux normes de la société puisqu’elle fait du camping avec ses amis” a affirmé un de ses avocats

Nouhe Bchiny, une jeune tunisienne de 19 ans qualifiée d’ “athée” par son père se retrouve aujourd’hui enfermée à l’hôpital psychiatrique de Razi à cause de ce qu’auraient qualifiés les médecins d’un “comportement asocial”.

Dans une publication publiée sur sa page Facebook, la jeune fille affirme avoir été internée de force mercredi à l’hôpital psychiatrique après que son père ait porté plainte contre elle car elle ne serait pas “stable psychologiquement” et qu’elle a des “tendances suicidaires”.

Cette définition donnée par son père, imam de mosquée, repose sur le fait que selon lui “l’atheisme est une maladie mentale, que le camping et le travail associatf sont des symptômes suicidaires et que les tatouages, les cheveux rouges et le side shave représentent la vénération de satan”.

Après la plainte du père, le procureur de la République a ordonné l’internement de Nouhe, qui après avoir caché un téléphone portable dans son soutien gorge, a pu communiquer sur les conditions de son internement.

Selon un des ses avocats Alaa Khemiri, la jeune fille a été internée suite à une “plainte de son père salafiste à cause de ses croyances religieuses (non musulmanes) et de son comportement jugé par le médecin de l’hôpital contraire aux coutumes sociales parce que c’est une fille qui fait du camping”.

L’avocat affirme que l’administration de l’hôpital a refusé de lui donner accès à l’ordre d’internement mais également de rencontrer sa cliente.

Mounir Baatour, un autre de ses avocats, rejoint la version de son confrère Alaa Khemiri en donnant plus de détails: “Les médecins de l’hôpital demandent à la fille si elle croyait en Satan. Son médecin a carrément déclaré que les comportements de Nouhe sont bizarres par rapport aux normes de la société puisqu’elle fait du camping avec ses amis, qui dansent et qui chantent” précise-t-il dans une publication sur sa page Facebook.

Actif dans la société civile, Mounir Baatour affirme connaitre Nouhe qui “menait des discussions intellectuelles des plus normales” et avec qui il élaborait un “communiqué de presse que notre mouvement comptait publier après les attaques terroristes du week-end dernier à Ghardimaou”.

Il a en outre appelé à un rassemblement de soutien à la jeune fille vendredi à 12h devant l’hôpital psychiatrique.
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Malgré plusieurs tentatives d’avoir plus d’informations l’hôpital psychiatrique de Razi était injoignable. Le Tribunal de Première Instance de Tunis n’a pas souhaité commenter. (…)

Sur les réseaux sociaux, le hashtagh #سيب_نهى (“Relâchez Nouhe”) est largement partagé par de nombreux internautes qui rappellent la liberté de conscience inscrite dans la Constitution. D’autres évoquent la prolifération de la mentalité “daechienne” au sein de la société tunisienne.
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HuffPostMaghreb

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