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Les dirigeants musulmans français ont tous refusé de signer une déclaration commune avec leurs homologues juifs condamnant l’antisémitisme et la haine antimusulmane, selon l’activiste britannique à l’origine d’une même campagne interconfessionnelle qui s’était déroulée avec succès au Royaume-Uni.

Fiyaz Mughal, à l’initiative de la campagne Les Musulmans contre l’antisémitisme, a cherché le mois dernier à reproduire en France une campagne interreligieuse publique qui avait été entreprise et réussie au Royaume-Uni en mai, qui avait vu des annonces pleine page signés par plus d’une douzaine de dirigeants musulmans britanniques, et placées dans les principaux quotidiens britanniques – y compris le Telegraph et le Metro – condamnant l’antisémitisme.

Mughaz a déclaré qu’il avait trouvé ” une base réceptive au sein de certains musulmans du Royaume-Uni et de l’empathie pour les frères et sœurs juifs lorsque nous avons mené la campagne au Royaume-Uni “.

Les dirigeants juifs britanniques, dirigés par le grand rabbin Ephraim Mirvis, ont ensuite été invités à un repas interreligieux festif de l’iftar avec leurs homologues musulmans.

“Par rapport à la France, le sentiment au sein de certaines sections des communautés musulmanes au Royaume-Uni est bien différent et nettement plus positif envers les communautés juives”, a ajouté Mughaz, fondateur et directeur de Faith Matters, un groupe musulman anti-extrémisme.

Lorsqu’il a présenté le projet de déclaration aux dirigeants français, la réponse a été beaucoup moins encourageante.

“Ce n’était pas le cas en France, et ce que j’ai trouvé, c’était des divisions profondes et une politisation importante sur la question la plus fondamentale de la défense de l’autre. J’ai dû changer le texte et le remanier, et avec très peu de réponses en retour et avec des suggestions selon lesquelles les musulmans ne voudraient pas seulement être associés à la lutte contre l’antisémitisme”

, a-t-il déclaré au Times of Israel.

“Je veux dire pensez-y juste une seconde. Il était impossible de réunir les signataires pour s’opposer clairement à l’antisémitisme, qui est la plus ancienne haine historiquement”, a déclaré Mughaz.

Aucun dirigeant musulman français ne fut au final disposé à signer l’engagement, qui appelait à lancer un “défi” contre la haine des juifs et des musulmans, qui défendait les valeurs européennes et qui se terminait par un appel à la solidarité entre les deux communautés religieuses.

Plusieurs organisations et dirigeants musulmans français de premier plan, contactés par le Times of Israel, n’avaient toujours pas répondu à l’heure de la publication.

Mughaz, pendant ce temps, gardait l’espoir qu’ils changeraient d’avis.

“J’espère que mes chers coreligionnaires de France sauront faire un pas en avant, comme tout un chacun, selon moi, ne peut que le souhaiter, pour être solidaires des communautés juives en cette période de turbulences en Europe. C’est maintenant qu’il est temps”, a-t-il dit.

Sa campagne a eu lieu plusieurs mois après qu’un manifeste français contre l’antisémitisme, signé par 300 dignitaires et vedettes, avait suscité la fureur de la communauté musulmane locale avec un appel à supprimer les versets du Coran appelant au “meurtre et à la punition des juifs, des chrétiens et des incrédules” au motif qu’ils sont “obsolètes”.

En réponse, les dirigeants musulmans français avaient déclaré que la lettre mettait injustement l’islam en procès.

Les signataires – dont l’ex-président Nicolas Sarkozy et l’ancien premier ministre Manuel Valls – avaient condamné ce qu’ils appelaient une ” purge ethnique tranquille “, motivée par la montée du radicalisme islamiste, en particulier dans les quartiers ouvriers, et accusé les médias de rester silencieux sur la question.

“Dans notre histoire récente, 11 Juifs ont été assassinés – et certains ont été torturés – par des islamistes radicaux parce qu’ils étaient juifs “, peut-on lire dans la déclaration.

(…)

The Times of Israel

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