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Le chef du gouvernement populiste italien Giuseppe Conte et Emmanuel Macron ont affiché une certaine unité vendredi sur la gestion des migrants, plaçant leurs espoirs dans une mobilisation européenne pour gérer cette crise qui frappe l’Europe, exaspère l’Italie et menace de faire chuter Angela Merkel.

“L’Europe a manqué ces dernières années d’efficacité et de solidarité (…) Sur ces sujets, il ne saurait y avoir une réponse nationale”, a déclaré le président français au cours d’une conférence de presse avec M. Conte.

Les deux hommes ont eu un déjeuner de deux heures destiné à apaiser la crise franco-italienne, déclenchée par la décision de Rome de ne pas laisser accoster l’Aquarius, navire chargé de migrants qui fait actuellement route vers l’Espagne.

“La bonne réponse est européenne”, a ajouté le président français, un point de vue manifestement partagé par M. Conte qui a dit son “plein accord avec l’ami Emmanuel”, alors que les pays d’Europe sont profondément divisés.

“Nous misons sur une approche intégrée pour résoudre ces problèmes”, a-t-il ajouté.

Concrètement, les deux hommes disent souhaiter sortir l’UE de sa vacuité stratégique sur cette crise, en suivant trois pistes : modifier les règles de Dublin qui font peser une lourde charge migratoire sur les pays d’entrée du sud de l’Europe, renforcer la protection des frontières extérieures et accentuer la coopération et le développement dans les pays d’origine des migrants, notamment en installant en Afrique des centres européens de tri des migrants.

M. Macron a par ailleurs évoqué des “initiatives complémentaires” avec certains pays européens, citant l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, alors qu’il semble très difficile de trouver un accord unanime au Conseil européen des 28 et 29 juin.

– “Changement de paradigme” –

Sur le règlement de Dublin, qui impose le renvoi des migrants dans le premier pays européen ayant enregistré leur demande d’asile, Giuseppe Conte a dit son désaccord avec les propositions de réforme sur la table. “L’Italie est en train de préparer sa propre proposition”, a-t-il dit, évoquant “un radical changement de paradigme, une nouvelle approche intégrée”.

Emmanuel Macron s’est dit favorable à ce que “nous puissions réaligner nos droits d’asile et nos règles collectives pour éviter le dysfonctionnement que connaît l’espace Schengen” qui abolit les frontières au sein de ses membres.

“Nous devons créer des centres européens dans les pays de départ” des migrants avant qu’ils ne se lancent dans la traversée de la Méditerranée, a plaidé M. Conte, aux côtés d’Emmanuel Macron qui a également souhaité développer les “missions de nos agences en charge de l’asile (…) de l’autre côté de la rive”. Les deux dirigeants ont aussi souhaité un renforcement de l’agence européenne de protection des frontières Frontex, l’idée étant d’en faire “une police des frontières européennes en augmentant fortement ses effectifs”, a expliqué la présidence française.

Mais ces propositions risquent de se heurter à la division au sein de l’UE, en particulier sur l’idée de “relocaliser” les titulaires du droit d’asile, c’est-à-dire de les répartir entre tous les pays européens.

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