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[…] Tout a commencé le 9 mai, au lendemain de l’officialisation de la crise sanitaire par les autorités congolaises. Ce jour-là, peu avant 20 heures, les cris de femmes annoncent la triste nouvelle: le bon Papa Charles vient de mourir. « Je lui avais rendu visite dans l’après-midi, se souvient la sœur Marie-Joseph, responsable du couvent adjacent au centre de santé. Il avait les yeux rouges, il manquait d’oxygène et je tremblais de peur car je pensais à Ebola. »

Les missionnaires lazaristes qui gèrent le dispensaire et assurent le peu de services proposés aux habitants tentent de convaincre la famille de l’infirmier d’attendre les médecins chargés d’effectuer des prélèvements. Sans succès. Papa Charles, héros local, aura droit aux honneurs des siens. Son corps est touché, lavé, béni par le père Lucien, questionné par les sorciers, soucieux de connaître les motivations des esprits assassins. « Car chez nous, toute mort a une raison et Ebola n’en est pas une, glisse un notable. Encore aujourd’hui, on ne sait pas si on doit croire à Ebola. » Problème : les cadavres sont contagieux et constituent un défi majeur pour contenir l’épidémie. […]

Le Monde

Merci à Pierrick

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