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Migrantes, elles pensaient devenir coiffeuses ou vendeuses en Europe : prises au piège de réseaux criminels, des milliers de jeunes nigérianes se sont retrouvées prostituées de force, à Marseille ou Paris. Enquête sur un phénomène qui explose

“Le soupçon d’une traite sexuelle, cela fait déjà un moment qu’il était là”, confirme aussi un membre de SOS Méditerranée, contacté par La Provence.

“Parfois, un canot sombre et elles se noient, mais pour les souteneurs, peu importe : la main-d’œuvre ne manquera jamais, c’est une perte qui ne pèse pas lourd”, soupire, désabusé, un policier de la répression du proxénétisme.

Pour ces jeunes Nigérianes, l’enfer va continuer en Europe : sur les trottoirs de Paris, de Marseille, d’Oslo, ou au bord des routes italiennes. Selon les chiffres édifiants de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 80 % des Nigérianes arrivant en Italie pourraient être destinées à la prostitution. Selon ceux de l’office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), les filières nigérianes ont explosé depuis deux ans. En France, leur activité dépasse désormais celle des réseaux de l’Est.

Il y a encore cinq ans, les filières de prostitution nigériane étaient quasiment inconnues dans la cité phocéenne, où le commerce du sexe concernait davantage des Françaises, des femmes d’origine maghrébine ou encore d’Europe de l’Est. Mais le phénomène nigérian explose : “Même si à Marseille, il reste mesuré par rapport à Lyon, et surtout Paris”, précise la BRP.

(…) Stephan Fuchs : “À la fin des années 90, cela a commencé par l’immigration illégale du Nigeria vers les champs de tomates italiennes, contrôlés par la mafia en Italie. Elle a alors massivement inondé l’Europe. Aujourd’hui, environ 80 % des Nigérianes faisant l’objet d’un trafic vers l’Europe proviennent de l’état d’Edo, et notamment de Benin-City, qui est la plaque tournante de la traite sexuelle. Dans cette région, presque toutes les familles sont concernées directement ou indirectement par la prostitution. Nous sommes confrontés à un profit gigantesque, à des réseaux puissants.”

La Provence

Merci à Proserpine

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