Pour les pays confrontés à un déclin démographique, l’accueil des migrants est non seulement nécessaire, mais aussi souhaitable, à condition que des politiques d’immigration créatives soient mises en œuvre, selon le chef de l’agence des Nations Unies pour les migrations.
William Lacy Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations, a mis en garde contre un sentiment anti-immigration et anti-réfugiés répandu dans le monde entier, affirmant qu’il est basé sur “de faux stéréotypes et une peur non fondée”.
Les gens disent ” nous ne voulons pas de migrants, construisez un mur et brûlez les ponts”, a déclaré l’ancien diplomate américain lors d’un entretien avec le Korea Herald au bureau de l’OIM à Séoul. “Ils les identifient (les migrants) comme “l’autre”. C’est une grande peur.”
La récession économique prolongée et les attaques terroristes dans le monde entier ont aggravé le sentiment négatif à l’égard des immigrants et des demandeurs d’asile. Le populisme est également en hausse, les groupes radicaux nourrissant l’anxiété de l’opinion publique face à l’immigration.
“C’est très toxique par nature, construit sur un grand nombre de faux stéréotypes qu’ils viennent nous prendre nos emplois et introduire des éléments criminels, probablement des maladies. Rien de tout cela n’a été prouvé”, a-t-il dit. “Vous ne pouvez pas blâmer les gens. Les gens ont besoin d’informations (correctes).”
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En ce qui concerne la Corée, qui connaît une crise démographique avec le taux de natalité le plus bas du monde, Swing a déclaré : “La Corée du Sud aurait besoin d’un plus grand nombre de travailleurs migrants. Les robots ne paient pas d’impôts.”
Alors que les conflits armés et les crises humanitaires de l’Afrique vers l’Asie du Sud-Est continuent de déplacer de force des millions de personnes de leurs foyers, l’OIM encourage la migration humaine, la lutte contre la traite des êtres humains, la réinstallation des réfugiés et la fourniture d’aide humanitaire depuis sa création en 1950. La Corée du Sud s’est jointe à l’organisation des 169 membres en 1988.
Le bureau de l’OIM en Corée a ouvert ses portes en 2007 en raison de l’augmentation du nombre de travailleurs migrants en Corée du Sud.
Selon les données de l’ONU, 244 millions de personnes vivaient en dehors de leur pays de naissance en 2017, soit une augmentation de 40 % depuis 2000. Quelque 65,6 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde à la fin de 2016. Au total, 5 376 migrants sont morts sur les routes migratoires en 2017.
“Ils sont l’une des populations les plus indésirables dans le monde et, par conséquent, il devrait continuer à y avoir beaucoup de sympathie humaine pour eux”, a-t-il dit. “Il y a beaucoup de travail difficile à faire. Mais nous ne devons pas perdre espoir sur ce point.”
