Fdesouche

Pour l’iman Tchétchène de Nice: “il ne faut pas faire d’amalgames”


[…] « Selon la Direction générale de la sécurité intérieure, de 7 à 8 % des Français impliqués dans les filières djihadistes syro-irakiennes sont d’origine tchétchène, qu’ils soient candidats au départ, combattants ou simples soutiens, rappelle Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme. Il s’agit d’une proportion significative. » « Plus de 60.000 Tchétchènes sont aujourd’hui installés en France, un certain nombre sont sensibles à l’État islamique, c’est un sujet sur lequel nos services de renseignement sont alertés », affirme la sénatrice UDI Nathalie Goulet. Toutefois, tempère Alain Chouet, ancien chef de service à la Direction générale de la sécurité extérieure, « il n’y a pas vraiment ce qu’on peut appeler une filière. Mais il y a le fait que, à la suite de la guerre en Tchétchénie, l’Europe occidentale a accueilli un grand nombre de réfugiés, dont un certain nombre ont dérapé. »

[…] En France, pas moins de 15.000 Russes, dont un certain nombre de personnes issues de Tchétchénie, ont ainsi obtenu l’asile. À noter cependant : la famille de Khamzat A., d’abord déboutée, a obtenu son statut de réfugiée en appel. Parmi ces réfugiés, un certain nombre « ont été très marqués par les images qui montraient la Syrie bombardée et les enfants blessés, ils se sont un peu reconnus dans cette guerre », reprend Pascale Chaudot. D’autant plus que le conflit tché­tchène s’est en quelque sorte délocalisé en Syrie. « Quand la Russie est intervenue officiellement en Syrie pour soutenir Bachar Al Assad, parmi les soldats envoyés par Moscou se trouvaient des Tchétchènes armés mis à disposition par Ramzan Kadyrov, explique Aude Merlin, chargée de cours à l’Université libre de Bruxelles (Belgique).

En face, on a vu certains Tchétchènes rejoindre Daech, à qui l’“émirat du Caucase”, structure islamiste ayant supplanté la rébellion indépendantiste, avait prêté allégeance. » Appelés à rejoindre Daech par « Omar le Tchétchène », un ancien soldat devenu très populaire chez les djihadistes, des milliers de Tchétchènes sont alors partis combattre en Syrie. Y compris depuis les pays où la diaspora avait immigré. « Il y a un conflit générationnel entre les premiers indépendantistes, plutôt laïcs, et leurs fils ou leurs neveux, qui constatent l’échec de leurs pères et sont beaucoup plus fascinés par la rhétorique islamiste », reprend Aude Merlin. Ainsi les Tchétchènes sont-ils devenus l’une des nationalités les plus représentées au sein de Daech. […]

La Croix

Merci à Hajduk

Fdesouche sur les réseaux sociaux