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Quand Makiko apprend que son voisin de palier du 5e étage est décédé samedi soir dans l’attentat du quartier de l’Opéra, elle peine soudain à respirer. « Il est mort ? C’est sûr, c’est sûr ? », répète, dans un français approximatif, cette Japonaise au gabarit frêle domiciliée dans une petite rue du quartier des Gobelins, à Paris. Sur le pas de la porte, son mari, Pierre, tout aussi ému, tente de l’apaiser. « Comment mettre des mots ?…. » souffle-t-il avant de nous raconter longuement sa relation avec ce jeune homme de 29 ans, « cheveux bruns, petites lunettes », mortellement poignardé par le terroriste islamiste.

« Ronan ? Ce n’était pas un simple voisin de palier, c’était un copain », confie Pierre, grand gaillard de 61 ans. S’il ne connaissait pas les détails de la vie privée de Ronan, tous deux avaient un lien rare et précieux. Inestimable. Ensemble, ils se sont occupés jusqu’à sa mort d’un autre habitant de l’immeuble, trois étages plus bas : Michel, atteint d’un cancer du poumon. (…)

Alors apprendre sa mort dans l’attentat, le coup est terrible à encaisser. Et à accepter. D’autant plus que Makiko, employée aux Galeries Lafayette, travaille à deux cents mètres de la scène où le terroriste a poignardé au hasard des passants dans la rue. Elle a été choquée. « Ce n’est pas sûr, la France », lance-t-elle en anglais, avouant ne plus se sentir en sécurité. La nouvelle du décès de Ronan fait mal : « Elle nous touche dans notre intimité ».

Le Parisien

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