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“Fragments”, exposition datant d’une douzaine d’années de l’artiste et universitaire bordelais Stéphane Brunel, est un ensemble de sculptures et peintures évoquant de façon décalée divers aspects de la Shoah (déshumanisation, technicité extrême, dégradation de la mémoire, devoir de transmission, etc.).

Dimanche 6 et lundi 7, elle sera exposée à la Grande mosquée de Bordeaux, présentée à des classes de l’école coranique, de lycées de Bordeaux, et au public. Une initiative inédite, mais venue “naturellement” à la Fédération musulmane de Gironde (FMG) et au centre Yavné, pour “pousser encore plus avant le dialogue plus que paisible, fructueux et amical” localement entre les deux communautés, a indiqué le président de la FMG, Fouad Saanadi.

Faire avancer “l’amitié judéo-musulmane”

Fin 2016, la Grande mosquée de Bordeaux, dont l’imam est l’influent Tareq Oubrou, avait accueilli – autre première – une survivante girondine d’Auschwitz âgée de 93 ans, pour dialoguer avec une cinquantaine d’élèves de l’école coranique de la Fédération. Centre Yavné et FMG co-animent depuis plusieurs années des ateliers sur le racisme et l’antisémitisme dans des lycées de Gironde, et organisent un événement annuel conjoint, “Amitié judéo-musulmane”. “On s’est dit qu’il serait bien d’aller plus loin, de faire quelque chose de fort et symbolique, avec cette thématique de la Shoah dans une mosquée”, explique Rachel Brunel, directrice du Centre Yavné.

“Sortir d’un climat de tension”

Les deux organismes estiment que le symbole tombe à pic, dans un contexte de polémique récente liée à la tribune sur “le nouvel antisémitisme” et la réponse de 30 imams, dont Tareq Oubrou. “Une polémique est parfois surtout intellectuelle, tempère Fouad Saanadi, car les deux tribunes parlent bien de l’antisémitisme, même s’il y peut y avoir désaccord sur des formulations, sur les moyens pédagogiques”. Pour Rachel Brunel, “ailleurs en France se développent de plus en plus d’initiatives judéo-musulmanes similaires”. “Parler davantage de “ces trains qui arrivent à l’heure” contribuerait peut-être à rapprocher les communautés, et les sortir d’un climat de tension parfois imaginé”, estime Fouad Saanadi.

 

Il y a quelques années, il était très proche de la “dissidence” :

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