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(Ottawa) Washington a confirmé hier le dépôt d’une « proposition » du Canada en vue de modifier l’Entente sur les tiers pays sûrs, qui pourrait se traduire par le refoulement de milliers de demandeurs d’asile à la frontière. « Hypocrisie », « manque de transparence », « malhonnêteté » : cette révélation a entraîné une levée de boucliers tant chez les partis de l’opposition que chez des experts du sujet.

Au bout du chemin Roxham, une petite route de campagne bucolique, se dresse une série de constructions semi-permanentes destinées à l’accueil initial des migrants.

En vertu de cette entente implantée en 2004, les migrants qui demandent le statut de réfugié à un poste-frontière canado-américain officiel se voient pour la plupart refuser l’entrée au Canada. Ceux qui arrivent de façon irrégulière, en empruntant par exemple le chemin Roxham, au sud de Montréal, peuvent par contre rester au pays le temps que leur dossier soit traité, une procédure qui prend souvent des années.

Le gouvernement Trudeau a entrepris en septembre dernier des discussions avec le département américain de la Sécurité intérieure pour modifier l’entente, rapporte l’agence Reuters.

Ottawa souhaiterait que les migrants puissent être refoulés aux États-Unis, peu importe par où ils franchissent la frontière, selon une source canadienne proche des pourparlers.

L’enjeu aurait été soulevé au moins une douzaine de fois avec Washington.

Une porte-parole du département américain de la Sécurité intérieure a confirmé hier à La Presse que son département « évalue présentement la proposition faite par le Canada dans le but d’amender l’Entente sur les tiers pays sûrs ». Elle n’a pas précisé la nature exacte de la proposition canadienne, ajoutant que les États-Unis n’avaient pour le moment aucune annonce à faire à ce sujet.

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