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Dans les collèges parisiens, on se mélange peu, même au sein d’un même quartier. Mais des expériences de mixité ont été menées dans les 18e et 19e arrondissements. Premier bilan.

Parfois, la problématique saute aux yeux. Ce jour glacial de février, alors qu’une sonnerie mélodieuse annonce l’heure de la récréation, nous nous tenons avec Djamel Medani, le principal du collège Gérard-Philipe, à la fenêtre de son bureau. Un étage plus bas, dans la cour immaculée, une cinquantaine de jeunes collégiens font des glissades sur la neige. Ils sont tous noirs, ou presque.

“Chaque jour, je regarde mes élèves dans la cour, presque tous sont noirs. Ils sont comme enfermés dans leur enclave. Même les enfants d’origine maghrébine vont dans le privé. Le week-end, lorsque je quitte mon logement de fonction, c’est encore plus frappant. Je n’en croise pas un seul, juste des petits Blancs à trottinette aux côtés de leurs parents.”

La précision a son importance. Car Gérard-Philipe ne se trouve pas dans un ghetto banlieusard, mais dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de cette butte Montmartre en pleine gentrification où quelques poches de grande pauvreté subsistent parmi des îlots haussmanniens à 10.000 euros le mètre carré. Gérard-Philipe est donc un collège à la population très majoritairement noire et défavorisée dans un quartier majoritairement blanc et aisé. […]

Nouvel Obs

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