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08/04/2018

Missionné par Emmanuel Macron sur la question des banlieues, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo va présenter au chef de l’Etat un plan de bataille. Vendredi, devant des maires, il a évoqué une enveloppe de 48 milliards d’euros d’investissements supplémentaires pour la qualité urbaine. […]

Le JDD


06/04/2018

Inimitable Jean-Louis Borloo. La banlieue souffre, les associations crient misère, les maires démissionnent et voilà que, par la grâce du plus ébouriffant et ébouriffé de nos hommes politiques, l’espoir renaît. A bientôt 67 ans, l’ancien ministre de la Cohésion sociale n’aspire plus à aucune fonction mais il a gardé un attachement indéfectible à sa grande cause : la réintégration des quartiers populaires dans le giron de la République.

Le plan national de rénovation urbaine, initié au lendemain des émeutes de 2005, avait permis à des centaines de quartiers de retrouver un semblant de dignité, faute de soigner tous leurs maux. On aurait pu en rester là, sur ce souvenir d’une période pré-sarkozyste, pré-vallsiste où, temporairement, la question des quartiers en difficulté avait cessé d’être traitée sous un angle strictement sécuritaire et identitaire. Et puis non. Après avoir poursuivi une autre marotte pendant quelques années – l’électrification de l’Afrique, Borloo a repris du service à la demande d’Emmanuel Macron.

Que retrouve-t-on alors dans ce “pacte” qui pourrait bien être la préfiguration du plan à venir ? Du “hard” d’abord, soit une relance des grandes opérations de renouvellement urbain, via “des procédures d’instruction et de validation des projets significativement allégés”.

De “l’agilité” ensuite, en faisant davantage confiance aux initiatives locales et associatives (et donc… un peu moins aux grands opérateurs nationaux comme l’Afpa ou les Greta) dans le champ de l’insertion professionnelle ou de la “lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme” (la fracture numérique).

 

(…)

Du “décloisonnement” enfin :

En matière éducative, cela reviendrait, par exemple, à réviser en profondeur la politique de ressources humaines de l’Education nationale, permettant de déployer des professeurs motivés et formés dans les zones d’éducation prioritaire. Ou à lancer un vaste plan de lutte contre le décrochage en partenariat avec les associations avec pour objectif de “remettre en activité, d’ici 2020, les 170.000 jeunes qui sortent chaque année sans qualification du système scolaire”.

Ces premiers éléments en attestent : Borloo est manifestement prêt à taper fort. C’est osé, mais la conjoncture le porte. En cette période troublée, le jeune président peut-il vraiment se permettre de ne pas répondre aux attentes et d’ouvrir un nouveau front social ?

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