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À la fac de la Victoire située en plein cœur de Bordeaux, les opposants à la réforme décidée par le gouvernement fêtent leur premier mois d’occupation.

On ne veut pas de vous!“, lance un brun en nous jetant un regard noir. Les opposants à la réforme de l’accès à l’université tiennent le bâtiment. Les entrées sont filtrées. Visiblement, certains n’aiment pas les journalistes. En tout cas, ceux des titres “ennemis” (comme ils qualifient le JDD). La veille au soir, notre venue à l’assemblée générale a tourné court : “Dégage! “, “Ce n’est pas la démocratie : on ne parle avec vous“. Ceux qui crient le plus fort font taire les modérés. Des boules de papier s’abattent depuis les gradins. Puis trois filles nous escortent jusqu’au portail, avant de nous barrer le passage : “Soit tu donnes ton carnet de notes, soit tu ne sors pas d’ici.” Des pages sont arrachées. […]

Pas sûr que la lutte s’étende pour autant. Le soir, 30 à 50 personnes (de cette fac ou d’une autre, des anarchistes, quelques marginaux…) dorment sur place. La dernière AG rassemblait environ 80 personnes. […] Pour ne pas pénaliser les non-­grévistes, la direction a mis en place des cours à distance ou délocalisé sur d’autres sites. […]

Ce qui n’empêche pas la très grande majorité des 4.300 étudiants du site Victoire (psycho, socio, anthropologie et sciences de l’éducation) de pester contre le blocage. “Nos cours sont éparpillés, on perd du temps à aller d’un site à l’autre“, s’énerve une brune avec piercing, pourtant opposée à la loi Vidal. “Les bloqueurs sont très peu par rapport au nombre d’étudiants qui veulent aller en cours, renchérit une autre, trottinette sous le bras. Mais ils ont installé un canapé, une cuisine, une table de ping-pong. Ils détériorent la fac… Ce sont des squatteurs!” Et d’ironiser : “Ils parlent du droit à l’avortement en Pologne, de la fédération LGBT [lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres], mais quel rapport avec l’université?“[…]

Le JDD

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