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La justice ordonne la libération du mentor de Kouachi et Coulibaly, à condition qu’il soit expulsé vers l’Algérie.

Une page de l’histoire sanglante du djihadisme en France se tourne. Selon nos informations, la justice a ordonné le 5 mars dernier la libération de Djamel Beghal, mentor de deux des assassins de janvier 2015 et l’un des plus anciens détenus pour faits de terrorisme. Elle est toutefois assortie d’une condition expresse : son expulsion vers l’Algérie, son pays d’origine. A charge désormais pour les autorités françaises de trouver un accord avec leurs homologues algériens pour organiser son éloignement. Les discussions sont toujours en cours. Dans l’attente du feu vert, Beghal reste incarcéré à l’isolement au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, explique un magistrat.

Dans son arrêt, dont L’Express a pris connaissance, la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Rennes justifie sa décision par la fin de peine “relativement proche” de l’islamiste de 52 ans : condamné à dix ans de prison pour sa participation à un projet d’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, l’un des organisateurs des attentats de Paris en 1995, Beghal était libérable au plus tard le 5 août 2018. Les magistrats estiment que sa demande de remise en liberté n’a pas à être “examinée au regard de ses critères personnels, familiaux et sociaux”. Ils invalident ainsi la décision prise par le juge d’application des peines (JAP) à l’été 2017, qui avait refusé la libération du condamné en raison notamment d’un risque de “réitération d’actes illicites” et ses propos fantaisistes sur ses origines : déjà déchu de sa nationalité française, il avait prétendu avoir perdu sa nationalité algérienne, avant de nier être apatride. Depuis, Beghal a émis à plusieurs reprises son désir de regagner ses terres natales, observant que la situation politique sur place s’était améliorée. Contacté, son avocat, Bérenger Tourné, n’était pas, dans l’immédiat, joignable.

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