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Il s’appelle André Belibi Eloumou, il est français d’origine camerounaise, et il s’est lancé un pari un peu fou : courir près de 3000 kilomètres de Cherbourg, dans le nord-ouest de la France, à Rabat, capitale du Maroc. Avec un objectif : rendre hommage à ceux qui ont pris les chemins de la migration à la recherche d’une vie meilleure.

La course, baptisée “La Migrante”, symbolise la distance parcourue par ceux qui empruntent la route fuyant la guerre, la misère économique ou le changement climatique. Elle équivaut à environ 70 marathons d’affilée avec 97 étapes en partant de Cherbourg, dans la Manche en France, en passant par Bordeaux, le Pays Basque, l’Espagne, pour arriver à Rabat le 12 juin prochain. Trois mois de course, soit environ une trentaine de kilomètres par jour qu’André Belibi Eloumou, coach sportif, court chaque jour pour atteindre son objectif.

L’action, lancée avec le co-fondateur de ATC Workout, Christopher Camesty, un autre coach sportif, se veut aussi solidaire : chaque participant est invité à faire un don, même d’un euro symbolique, pour apporter son soutien à la démarche. L’association ACT Workout s’est engagée à reverser 70 % des dons à une association venant en aide aux migrants. Le reste sert à financer sa course.

“Ce n’est pas juste une course pour les gens qui arrivent actuellement d’Afrique subsaharienne. Évidemment, le sujet est d’actualité, mais par cette course, on veut rendre hommage à tous les flux migratoires. Cette course s’adresse également aux Italiens, Espagnols, ou encore Polonais qui, un jour, ont dû quitter leur pays poussés par les dictatures ou les difficultés économiques.

Je suis particulièrement concerné par cette situation, puisque mon propre père a quitté le Cameroun dans les années 1970 car il rêvait d’un avenir meilleur. Le périple lui a pris trois ans avant d’arriver en France. Mais il a offert cette chance à ses enfants, et c’est un peu à lui que je veux rendre hommage.

Comme mon ami Christopher Camesty, nous sommes tous deux des enfants issus de métissage, franco-camerounais pour moi, franco-malgache pour lui. On veut par cette course combattre le communautarisme, et transmettre le message que le métissage est une chance. On a voulu le faire à travers un événement sportif fédérateur. Car cette course, ce n’est pas juste la mienne : c’est celle de tous ceux qui veulent y participer.

Nous avions lancé un appel à toutes les villes-étapes pour me trouver un hébergement chaque soir. Et jusque-là, sur une vingtaine d’étapes, 13 familles m’ont ouvert les portes de chez elles pour un repas et m’héberger la nuit. C’est exactement dans l’esprit de la course : rencontrer des cultures différentes, et rendre hommage à cette France qui reste une terre d’accueil. Pour l’instant, pour la plupart des étapes en France, nous avons pu trouver des personnes prêtes à m’accueillir.” […]

France24

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