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Très discrètement, le Sénat a accumulé 1,4 milliard d’euros pour financer des retraites très confortables. Une situation que certains députés commencent à critiquer. Mais seuls les sénateurs peuvent se réformer eux-mêmes…

La retraite d’un sénateur au terme d’un seul mandat de 6 ans : 1 932 euros bruts par mois. Source

Le sujet commence à hérisser sérieusement les députés. En cause, les retraites en or massif de leurs collègues sénateurs. «Nous avons réformé notre propre régime en l’alignant sur celui de la fonction publique. Les sénateurs seraient avisés d’examiner le leur», s’insurge Laurianne Rossi, questeure et députée LREM. Avec les nouvelles règles mises en œuvre le 1er janvier dernier, les locataires de l’Assemblée nationale percevront, en effet, une pension de quelque 700 euros par mois contre… 1831 euros pour les élus du Palais du Luxembourg… Un écart de plus de 2 fois et demi !

«A un moment où des sacrifices sont demandés aux Français les plus modestes, les représentants de la Nation doivent montrer l’exemple. Qu’attendent les sénateurs pour balayer devant leur porte ?», s’exclame un député Nouvelle Gauche, qui préfère garder l’anonymat pour, dit-il, «ne pas heurter mes 78 collègues socialistes du Sénat.»

Au Sénat, on récuse, avec vigueur, les attaques de l’Assemblée : «Notre régime est alimenté par les versements des sénateurs et du Sénat. Il est équilibré et, contrairement à celui des députés, il fonctionne sans subventions publiques !» Il est vrai que les sénateurs, grâce à un système de capitalisation et une gestion financière hors pair ont pu se constituer un très rondelet trésor de guerre.

Même s’il n’est pas secret, ce tas d’or est bien caché : il faut aller le chercher dans le rapport de certification des comptes annuels du Sénat par la Cour des comptes sous la rubrique « actifs venant en couverture des engagements de retraite.» Et la somme est remarquable : 1,4 milliard d’euros dont 627 millions pour les 639 anciens sénateurs et 777 millions pour les retraités du personnel. De quoi servir des pensions haut de gamme, aux sénateurs retraités, comme à leurs conjoints veufs ou veuves. Sans s’interdire, cependant, d’en appeler directement aux deniers publics.

«Le Sénat continue de verser chaque année au régime-retraites quelque 9,4 millions d’euros, via des cotisations dites employeur, qui ne sont, en réalité, que des subventions financées par le contribuable», précise Pierre-Edouard Du Cray, directeur des études à l’association Sauvegarde Retraites, auteur d’une étude sur le sujet l’an dernier. […]

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