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Les nageurs ont une fâcheuse tendance à s’étaler dans les couloirs du grand bassin…

On connaît cette tendance qu’ont les hommes à s’étaler dans les transports en commun, nous laissant un demi-siège pour espérer s’asseoir. Cette habitude de se répandre sévit aussi à la piscine. Le manspreading subaquatique est une source d’agacement qu’endurent à bas bruit les adeptes de natation (pas facile de se faire entendre la tête sous l’eau), laissant flotter un sentiment d’impuissance. Comme le métro, à l’heure de pointe, la nage amateure obéit à quelques codes. Dans une ligne, on tient sa droite et on double au milieu. Pour se reposer, on préfère les bords, pour ne pas squatter en bout de ligne, ça gêne le demi-tour des autres. On évite de démarrer sous le nez d’une personne en train de repartir (ce n’est pas une course de relais, ça casse l’élan, c’est chiant). Et on oublie le départ plongé (à moins de tenir à simuler un tsunami). Autant de règles de bienséance dont s’exempte souvent la gent masculine quand elle partage le bassin avec des femmes. Entre barbots, on joue des coudes et c’est normal. Aux côtés des nageuses, on passe en force et on s’en fout. Il n’est pas rare de se faire griller la priorité, doubler à la sauvage, d’être ainsi poussée et de boire la tasse.

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Libération

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