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Un rapport accablant pour les services de protection à l’enfance, la police et la justice, a été rendu public en août 2014. Il concerne l’exploitation sexuelle de 1470 enfants par des gangs d’hommes Pakistanais et Bangladais, pour la seule ville de Rotherham, au sud du Yorkshire. Le rapport révèlé dans les moindres détails, comment leurs crimes épouvantables ne sont que la pointe émergée de l’iceberg.

Pendant au moins 16 ans, des gangs composés principalement d’hommes asiatiques (Pakistanais et Bangladais) ont pu cibler, violées et maltraiter des fillettes dont les plus jeunes n’avaient que 11 ans, sans avoir jamais eu quoi que ce soit à craindre de la part des autorités. Dans son rapport de 153 pages, le professeur Alexis Jay, ancienne inspectrice en chef du travail social en Écosse, a catalogué une série de crimes épouvantables au cours desquels des enfants ont été violés en bande, battus, et surtout ignorés par ceux qui auraient dû les protéger.

Dans l’un des cas les plus choquants mis en lumière dans le rapport, le professeur Jay a décrit comment, en 2001, une jeune fille de 15 ans a été aspergée d’essence par son agresseur qui a menacée de l’incendier.

L’adolescente avait été préparée par un homme plus âgé qui l’avait tranférée de Rotherham à Leeds puis Bradford où elle a été forcée d’avoir des rapports sexuels. Lorsque les services sociaux ont tenté d’intervenir, la jeune fille a été menacée et battue par son agresseur afin de la dissuader de l’identifier. Elle a ensuite été harcelée, arrosée d’essence et avertie qu’elle serait brûlée vive si elle disait quoi que ce soit à la police. Elle a fait plusieurs tentatives de suicides et s’est retrouvée sans abri. Aucune mesure n’a été prise contre son agresseur.

Le rapport décrit également comment les travailleurs sociaux et les autorités ont rapidement rejeté les préoccupations des parents qui tentaient de protéger leurs enfants.

Dans un cas en 2002, une mère a contacté les services sociaux pour exprimer ses inquiétudes concernant la disparition régulière de sa fille de 14 ans et sa consommation d’alcool avec des hommes plus âgés. Sa mère a dit qu’elle craignait que sa fille soit devenue sexuellement active avec les membres du groupe.

Mais bien qu’elle ait montré des signes d’exploitation sexuelle dès l’âge de 11 ans, l’affaire a été classée et le travailleur social a estimé que la mère n’était pas en mesure d’accepter le fait que sa fille devienne mature.

La police n’a souvent pas pris de mesures contre les agresseurs, il y a même eu des cas où des parents, inquiets pour leur prégéniture, ont été arrêtés pour avoir tenté de protéger leurs propres enfants. Le rapport a identifié deux cas distincts où des pères qui avaient retrouvé leurs filles et essayaient de les retirer des maisons dans lesquelles elles étaient maltraitées, ont eux-mêmes été arrêtés.

En 2001, une jeune fille qui avait été violée à plusieurs reprises s’est échappée des griffes de son agresseur. Pour lui adresser un message, les auteurs ont cassé toutes les fenêtres de la maison de ses parents avant d’attaquer son frère en lui cassant les jambes.

À ce moment-là, l’adolescente a accepté de porter plainte à la police. Cependant, lorsqu’elle est arrivée au poste de police, elle a reçu un message texto de son agresseur lui indiquant que sa sœur de 11 ans était entre ses mains, en ajoutant : “fais ton choix“. Elle n’a pas donné suite à la plainte et a refusé par la suite de coopérer avec les services sociaux.

A la fin de son rapport, le professeur Jay conclut : “L’incident a soulevé des questions sur la façon dont l’auteur savait où se trouvait cette jeune femme et ce qu’elle faisait“.

En 2008, une fillette de 11 ans a attiré l’attention de la police après qu’elle a révélé qu’elle et un autre enfant avaient été victimes d’abus sexuels de la part d’un groupe d’hommes adultes.

Malgré le fait qu’elle a été identifiée comme faisant partie d’un groupe de filles qui s’associait à un agresseur sexuel connu, son dossier a été fermé et on a jugé qu’elle ne présentait pas de risque d’être exploitée sexuellement.

Moins d’un mois plus tard, elle a été retrouvée dans une maison abandonnée avec un autre enfant et un certain nombre d’hommes adultes. Elle a été arrêtée pour ivresse et trouble à l’ordre public (sa condamnation a été annulée par la suite) et aucun des hommes n’a été arrêté.

Dans l’un des passages les plus stupéfiants du rapport, le professeur Jay a révélé comment un policier a rejeté le cas d’une fillette de 12 ans qui avait eu des rapports sexuels avec jusqu’à cinq hommes “asiatiques” à la fois, parce qu’il a dit qu’elle avait été “consentante à 100 % dans chacune des affaires“.

Telegraph

Merci à Aurélien

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