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Insultes, brimades, humiliations… Sept salariés de la société en charge du nettoyage de l’école des beaux-arts de Paris portent plainte contre leur responsable pour harcèlement moral à caractère raciste. Ils racontent à StreetPress leur calvaire.

Assis dans un café à deux pas du métro Couronnes, les cinq employés ou ex-employés en charge du nettoyage de l’école des beaux arts, égrainent avec douleur les brimades et les injures racistes : « Les noirs ne sont pas propres » ou « Vous faites reculer la France en faisant trop d’enfants ». Mariam (1) commente en soupirant:

« Des phrases comme ça, il y en a tellement, ça serait trop long de tout raconter. »

Une prise de parole difficile après des années de silence. Sept agents ou anciens agents de l’entreprise Organet ont décidé de briser l’omerta en portant plainte pour harcèlement moral à caractère raciste. Une plainte collective est également portée par le Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples (Mrap). Les plaignants mettent en cause Rachida (1), leur responsable hiérarchique au sein de cette entreprise, en poste aux Beaux-Arts depuis 17 ans. Contactée par StreetPress, cette dernière nie l’ensemble des accusations. Elle assure avoir également porté plainte, pour harcèlement.

 

Une prise de parole difficile après des années de silence. Sept agents ou anciens agents de l’entreprise Organet ont décidé de briser l’omerta en portant plaintepour harcèlement moral à caractère raciste. Une plainte collective est également portée par le Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples (Mrap). Les plaignants mettent en cause Rachida (1), leur responsable hiérarchique au sein de cette entreprise, en poste aux Beaux-Arts depuis 17 ans. Contactée par StreetPress, cette dernière nie l’ensemble des accusations. Elle assure avoir également porté plainte, pour harcèlement.

Briser l’omerta

Longtemps, les personnels ont subi ce harcèlement raciste, sans moufter. « On ne parlait pas, on acceptait tout. On n’avait pas le choix. On ne pouvait pas ne plus avoir de travail », explique Ousmane (1).

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Aux beaux-arts. / Crédits : Pierre Gautheron

Mais au printemps 2017, Ashan (1) décide de briser cette omerta et contacte les syndicats des Beaux-Arts. À cause d’un problème de santé, cet employé sri lankais ne peut plus porter de charge lourde. Il fournit donc à sa responsable un justificatif médical. Rachida lui aurait jeté à la figure :

« Je ne suis pas infirmière, ce n’est pas mon problème. »

Dans sa plainte, consultée par StreetPress, il rapporte les brimades qui ont suivi l’annonce de sa maladie :

« Elle me donnait des charges lourdes à transporter dans les escaliers alors que je me déplaçais avec une béquille. »

Il témoigne aussi des insultes racistes entendues :

« Les Sri Lankais c’est des connards, vous êtes sales. Ta bouche pue car tu bois de l’alcool. »

(…)

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