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Le Kosovo célèbre samedi 17 février les dix ans de son indépendance, qui n’est toujours pas reconnue par la Serbie. Près de 19 ans après la fin du conflit qui a fait 13 000 morts, “la population est plus divisée que jamais”, a estimé sur franceinfo Jean-Arnault Dérens, rédacteur en chef du Courrier des Balkans. Selon lui, ce pays est “le plus pauvre des Balkans occidentaux”. Mais, “l’indépendance pour les Albanais du Kosovo représente toujours une garantie, une promesse de liberté, et c’est cela que les gens vont malgré tout fêter”, a-t-il expliqué. (…)

La population reste-t-elle très divisée ?

La population est plus divisée que jamais. Il faut rappeler que pendant des siècles les Albanais, les Serbes et les autres, ont vécu ensemble plutôt pacifiquement. Les tensions s’inscrivent dans une histoire assez courte. Mais les conséquences de la guerre sont bien là. Les Serbes et les Albanais du Kosovo ont concrètement extrêmement peu d’occasions de se rencontrer. D’une part parce que du fait de la désindustrialisation du pays, ils ne travaillent plus ensemble. Et puis, les Serbes vivent dans des zones particulières, dans des enclaves, ou dans le nord du pays. Les relations entre les gens sont devenues pratiquement impossibles. Samedi, ce sera bien sûr la fête à Pristina. L’attitude de la population est partagée. D’un côté, certains disent : “mais qu’est-ce qu’on va fêter, le Kosovo ne va pas bien, nous sommes toujours contrôlés par ces élites corrompues, prédatrices, et on ne voit pas le pays avancer”. Dans le même temps, l’indépendance pour les Albanais du Kosovo, représente toujours une garantie, une promesse de liberté, et c’est cela que les gens vont malgré tout fêter.

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