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CHRONIQUE – Les réflexions pseudo-«complotistes» de Mennel Ibtissem ne sont pas des erreurs de jeunesse, mais sont cohérentes avec son milieu et sa culture.

Ce fut leur affaire Dreyfus. Une affaire Dreyfus du pauvre. Avec des Zola de bar-tabac et des Barrès sans talent. Avec la télé et les réseaux sociaux à la place des journaux et des prétoires. Avec une jeune chanteuse à la place du capitaine. Devoir renoncer à son quart d’heure de gloire sur TF1, c’est aujourd’hui pire qu’être envoyé au bagne de l’île du Diable!

(…) La guerre est alors déclarée. Entre les pour et les contre. Entre les avocats de la belle et ses contempteurs. Ses thuriféraires énamourés la regardent avec des yeux concupiscents de vieux barbons de Molière lutinant Célimène. Ses accusateurs y voient une Mata Hari islamiste. Les premiers plaident pour le droit à l’erreur d’une «jeunesse française». Les seconds reconnaissent la patte de Tariq Ramadan et des Frères musulmans. Ceux-ci devraient se rappeler leur combat permanent pour la liberté d’expression. Cette jeune fille y a droit comme chacun d’entre nous. Elle a le droit de douter des vérités officielles. De le dire publiquement sans être sanctionnée pour «délit d’opinion».

Mais curieusement, ce n’est pas ce que plaident ses avocats autoproclamés. Leur défense sonne faux. Cette jeune fille porte un prénom coranique, comme on disait naguère dans les documents de l’Administration. Elle arbore un ostentatoire turban, version chic du voile islamique. Et chante en arabe. Prénom, vêtement, langue, tous les signes extérieurs d’assimilation, que la République jadis imposait de gré ou de force, et qui ont fabriqué des générations de Français à partir des immigrés italiens, espagnols, russes, polonais, kabyles, etc., manquent à cette jeune fille. Ce n’est pas un hasard mais une volonté délibérée, réfléchie. C’est typiquement ce que le bon sens populaire appelle une «Française de papier». Cela ne lui ôte aucun droit ni n’en fait une citoyenne de seconde zone. Mais cela marque la différence entre le droit et la réalité, entre le point de vue des élites et celui du peuple.

Quand les belles âmes viennent nous expliquer, frémissantes d’indignation, que les barbus, les Frères musulmans, les salafistes et les djihadistes se réjouissent du rejet de cette jeune chanteuse, pour mieux l’attirer, elle et ses semblables, dans leurs filets, ils se trompent et nous trompent. Les réflexions pseudo- «complotistes» de Mennel Ibtissem ne sont pas des erreurs de jeunesse, mais sont cohérentes avec son milieu et sa culture. Avec cette contre-société qui est en train de forger dans de nombreuses banlieues un peuple dans le peuple.

Le Figaro

Merci à valdorf

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