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Dans Exil West, l’un des romans préférés de Barack Obama, l’écrivain pakistanais Mohsin Hamid, né à Lahore, naturalisé britannique, explique que les migrants vont arriver en masse en Occident. Il y voit une chance pour l’humanité. Il se définit comme “écrivain pakistanais globalisé” .

« Pour avoir été un migrant toute ma vie, je prends très mal le sentiment antimigrants. La nature de l’humanité est “diasporique”, vouée au mouvement,…

Dans une ville du Moyen-Orient en proie à la guerre civile, et dont le centre est en train de passer sous le contrôle de djihadistes qui ressemblent fort aux terroristes de l’Etat islamique, Nadia, une jeune femme qui vit seule dans les ruines de son appartement, et Saïd, qui en est amoureux, décident de fuir. Passant par de magiques portes, ils se retrouvent à Mykonos et découvrent les joies de la vie de réfugié : “A certains égards, le camp ressemble à un comptoir d’échanges pendant une ruée vers l’or de l’ancien temps, presque tout est à vendre ou à échanger, pull-overs, téléphones portables ou antibiotiques mais aussi, plus discrètement, sexe et drogue.»

Nadia et Saïd, qui ne se satisfont pas de cette précarité, quittent la Grèce et trouvent refuge dans un squat en Grande-Bretagne, pour finir par s’installer en Californie. C’est leur dangereux et captivant périple que raconte, dans ce merveilleux roman philosophique, l’un des écrivains les plus subtils de sa génération. Loin d’écrire un roman à thèse sur le sujet, Hamid a en effet réussi l’exercice périlleux de conjuguer la force expressive de la science-fiction – en peignant une Grande-Bretagne débordée par le flux migratoire, auquel elle répond par la haine et la coercition – à la beauté grave et limpide d’un roman d’amour.

Le Nouvel Obs ; Le Monde

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