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Les Britanniques sont-ils en train de changer d’avis sur le Brexit ? Bien des Français, ahuris par la décision de larguer les amarres avec l’Union européenne et l’absence de vision d’avenir du gouvernement May, veulent le croire. Pour l’heure, il n’en est rien, et le clivage profond ouvert par le référendum de juin 2016 bouleverse durablement le paysage politique. Un groupe d’éminents universitaires britanniques a posé ce diagnostic, mercredi 31 janvier, en publiant à Londres une passionnante synthèse de leurs travaux qui contrarie quelques vœux pieux et interroge sur la possibilité d’un accord avec l’UE acceptable par l’opinion.

« Les Britanniques sont de plus en plus pessimistes sur les répercussions économiques du Brexit et encore davantage sur la capacité de Theresa May à négocier un bon accord avec l’UE, résume John Curtice, professeur de sciences politiques à Glasgow. Pourtant, il n’existe pas de mouvement général de regret. » Certes, depuis que Mme May a perdu les élections en juin 2017, les opinions pro-européennes dépassent très légèrement les pro-Brexit. « Cela ressemble à un petit glissement, modère M. Curtice, mais il n’y a pas de quoi s’exciter : il s’agit de 49/51 ou 48/52. » Certes, 8 % des « leavers » (partisans du divorce) veulent désormais rester dans l’UE. Mais 7 % des « remainers » (favorables au maintien) ont… changé d’avis dans l’autre sens.

Quant à la perspective d’un second référendum, elle rallie entre 37 % et 50 % des Britanniques selon les instituts de sondage. Mais John Curtice insiste sur le flou qui entoure la question qui serait posée alors et ne note pas d’envolée de l’opinion en faveur d’un tel remake.

Si les cahots du Brexit – baisse de la livre, inflation, concessions à Bruxelles – n’impressionnent guère les Britanniques, c’est que leurs motivations pour rompre avec l’UE, plus profondes, sont d’ordre « identitaire »,…

(…) Le Monde

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