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Lors de l’Emission politique hier soir, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s’est écharpé avec Laurent Wauquiez sur l’élargissement de l’UE (le second accusant Emmanuel Macron une nouvelle fois Emmanuel Macron de vouloir élargir l’UE aux Balkans, question à laquelle nous avons déjà répondu ici). Benjamin Griveaux a alors rétorqué à Laurent Wauquiez, non qu’il était explicitement pour l’adhésion de la Turquie à l’UE mais de l’avoir soutenue en ouvrant plusieurs chapitres de négociations lorsqu’il était secrétaire d’Etat aux affaires européennes sous Sarkozy. Voici leur échange:

– Griveaux: Je m’étonne. C’est la constance de vos convictions que j’interroge. Quand vous étiez ministre des affaires européennes, c’est vous qui avez ouvert le plus de chapitres dans la discussion avec la Turquie.

– Wauquiez: Vous plaisantez ou quoi? Je veux bien que plus c’est gros plus ça passe. Mais alors vraiment vous pouvez prendre la totalité de tous les propos que j’ai toujours tenus. J’ai toujours dit avec la plus grande netteté que la Turquie n’avait pas sa place à l’intérieur de l’union européenne. S’il vous plait là dessus, fact-checking, qui malheureusement vous mettra en difficulté.

Et le porte-parole de poursuivre en affirmant que c’est sous Laurent Wauquiez que la France «a ouvert le maximum de chapitres».

A ce jour, 16 chapitres de négociation sur 35 ont été ouverts. Un seul d’entre eux (sur la science et la recherche) a été clôturé. Les négociations ont débuté le 3 octobre 2005, et il est vrai que la majorité d’entre eux (onze) ont été ouverts entre 2007 et 2012 alors que Nicolas Sarkozy était au pouvoir. Le chef de l’Etat a pourtant toujours été contre l’adhésion de la Turquie à l’UE. Pendant son mandat, il a ainsi bloqué avec Angela Merkel l’ouverture de cinq chapitres, dont trois ont finalement été dégelés par la suite.

Qu’en est-il de Laurent Wauiquiez précisément? Il a été ministre des affaires européennes de novembre 2010 à juin 2011. Pendant cette période, aucun chapitre n’a été ouvert.

Dans une interview au Figaro en décembre 2010, il expliquait d’ailleurs sur un élargissement de l’UE (sans citer de pays):

«Ce qui vaut pour l’espace Schengen vaut pour l’entrée dans l’Union. On ne procède pas à un élargissement pour faire plaisir à un pays. Mais parce qu’il est prêt.»

En 2015, pendant la campagne des régionales, il avait rappelé dans un communiqué «toute sa détermination à lutter contre l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne».

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