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Reste les hommes féministes. Remarque préliminaire : un homme capable d’une telle revendication, même en 2018, a du courage. Or sous la couette, ça n’est pas complètement anodin : la confiance en soi limite les accidents d’impuissance (ce sont les hommes les plus machos qui ont le plus de pannes). Savoir contester les normes sociales étend évidemment les possibilités sexuelles. Un allié de la cause sera débarrassé de toutes sortes de croyances incapacitantes : « Les femmes sont compliquées » (pas vraiment, quand on s’intéresse à leur corps), « les femmes ont forcément moins de désir » (pas vraiment, quand on fait un effort), « le rapport s’arrête après l’éjaculation » (car comme chacun sait, la Terre cesse instantanément de tourner une fois la sainte semence répandue).

En prenant en charge sa part des tâches domestiques (pour rappel, la moitié, c’est 50 %), l’homme féministe laisse plus de temps à sa compagne pour les acrobaties nocturnes, et la met de meilleure humeur (Journal of Family Psychology, 2016 ; seules les anciennes études montrent qu’une répartition traditionnelle des corvées aboutit à des relations sexuelles plus fréquentes. Les temps ont changé. Et de toute façon, la fréquence ne garantit pas la satisfaction).

Les possibilités d’échange de savoirs sont également multipliées : débarrassée du devoir de jouer les oies blanches, la partenaire d’un féministe s’exprimera plus librement, sans craindre de blesser, et pourra proposer des jeux moins phallocentrés. Ses demandes seront écoutées, et cette bienveillance se répercutera sur des aspects bien concrets de l’intimité : la prise en compte des insécurités, des complexes, des limites. Les hommes féministes créent un climat sécure, où les femmes ne sont ni culpabilisées pour leur désir ni menacées dans leur plaisir. C’est-à-dire qu’elles sont enfin débarrassées de l’obligation de toujours jouer un rôle (goodbye simulation !). Or, que se passe-t-il quand on laisse de la place au désir et au plaisir ? Comme toute tache d’encre qui se respecte, ils s’étendent. (…)

Enfin, que dire des femmes féministes elles-mêmes ? Mal baisées, mal baisantes, comme le veut l’adage ? Pas quand on demande aux spécialistes ! Selon une étude de Rudman, L.A. & Phelan (« Sex Roles », 2007), leurs partenaires masculins trouveront aux côtés de ces terribles marâtres… des relations plus stables et un meilleur épanouissement sexuel. Constat identique chez Bay-Chang et Zucker (Psychology of Women Quarterly, 2007) : les femmes féministes sont plus érotophiles que les autres, c’est-à-dire qu’elles sont plus ouvertes sexuellement, plus en contrôle de leur contraception, et qu’elles disposent de plus de connaissances sexuelles. (…)

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