Fdesouche

Max Boot, né à Moscou, spécialiste des questions de sécurité nationale, était “un monsieur je-sais-tout très conservateur” qui se moquais du «politiquement correct». L’époque Trump lui aurait ouvert les yeux.

Je me souviens de mes années fac: fin des années 1980, début des années 1990, à Berkeley (Université de Californie). J’étais alors un jeune conservateur; un vrai monsieur je-sais-tout. Le simple concept de «privilège de l’homme blanc» me faisait doucement rigoler; quant à celles et ceux qui le propageaient, je les accusais de faire dans le «politiquement correct».

En tant que réfugié juif ayant échappé à l’Union soviétique, j’estimais qu’il était proprement ridicule de me demander d’expier les péchés de l’esclavage et de la ségrégation –sans même parler des épreuves rencontrées par les femmes (labeur domestique, discrimination sur le lieu de travail). Je n’étais ni raciste, ni sexiste; du moins le croyais-je alors. Je ne m’étais jamais montré discriminant; du moins le pensais-je. Mes ancêtres n’avaient pas possédé d’esclaves, ils n’avaient lynché personne; ils étaient plus susceptibles d’avoir eux-mêmes été victimes de pogroms.

Mais la vie est passée par là. Un quart de siècle –soit suffisamment de temps pour réévaluer les schibboleths les plus profondément ancrés dans mon système de pensée, et pour les confronter à la réalité. J’en ai conclu que mes certitudes étaient plus fondées sur la foi que sur l’examen critique des éléments de preuve. Et puis, ces dernières années, il m’est devenu impossible de nier cette réalité: dans l’Amérique d’aujourd’hui, les personnes de couleur et les femmes sont victimes d’une discrimination, d’un harcèlement, voire d’une violence exercée par des structures de pouvoir reposant avant tout entre les mains d’hommes blancs et hétérosexuels. Autrement dit, de personnes qui me ressemblent. Que j’en ai conscience ou non, ma couleur de peau et mon genre m’ont avantagé –et les personnes différentes de moi (en termes de couleur de peau, de sexualité ou de genre) ont souffert de cette disparité. […]

news.yahoo

Fdesouche sur les réseaux sociaux