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Abdallah Zekri. Délégué général du CFCM, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie fait le bilan de l’année 2017 dans le quotidien algérien El Watan.

Abdallah Zekri réfute l’idée de l’existence d’un islam de France […]. Et affirme dans le même moment que même si l’Algérie n’a pas un vrai rôle à jouer contre l’islamophobie en France, elle peut toutefois mobiliser les Algériens de France pour la défense de leurs intérêts, et de leur religion. huffpostmaghreb, 12/11/2015

Cette année 2017 a de nouveau été marquée, surtout dans ses dernières semaines, par la remise sur le tapis de la question musulmane en France. Le point focal a été la manifestation d’élus pour protester contre les prières de rue et la réception de toutes les religions du pays quelques jours avant Noël par la présidence de la République. Pour faire le point, nous avons demandé à Abdallah Zekri, qui suit cela de près, de nous éclairer en un tour d’horizon élargi.

Selon vous, l’islam est-il utilisé comme marche-pied politique ?

Un peu. Pourquoi le président Macron veut-il une table ronde avec les responsables religieux ? C’est pour clarifier les choses. C’est trop. On lit le journal, on parle de laïcité, on allume la radio c’est pareil, on met la télé, on abreuve les gens là-dessus. Cela vise les musulmans, mais nous, les musulmans, la laïcité on la respecte.

La laïcité, cela nous arrange. C’est la non-ingérence du politique dans le religieux. C’est permettre à tous de pratiquer librement. La prière de rue a pris de l’ampleur, le vendredi, parce qu’en certains endroits il manque des lieux de culte. Il faut doubler le nombre de mosquées pour éviter cela. L’islam est arrivé en retard sur la table de la République. On ne demande de l’argent à personne. […]

Quel bilan tracez-vous de cette année 2017 ?

De plus, il n’y a pas eu, heureusement, d’attentats qui, à chaque fois, éveillent les identitaires et les racistes qui considèrent que derrière chaque attentat il y a tous les musulmans. Quant il y a eu une bombe dans une mosquée du Sinaï, avec 305 morts musulmans, on n’a pas beaucoup entendu de réactions.

Et lorsque ce sont d’autres types d’attentats, on nous reproche de ne pas réagir. Nous, on n’est ni responsables ni coupables de ce qui se passe. On en a assez qu’on nous dise de sortir dans la rue et de manifester… Même pour la mort de Johnny Hallyday, certains ont avancé l’énormité que les musulmans n’étaient pas dans la foule. Est-ce qu’on a fait un tri ? Pour voir qui était qui ? N’empêche que la stigmatisation est toujours là.
[…]

2017 a été marquée par une succession au CFCM et par le lancement de la Fondation de l’islam de France. Est-ce en bonne voie ?

Le changement au CFCM est l’application de la présidence tournante. On a désormais la présidence du Turc Ahmet Ogras, après Anouar Kbibech, le Marocain, et après Dalil Boubaker, l’Algérien. Chacun a géré ou gère à sa façon. Pour que le CFCM marche et avance, il faut qu’il y ait une discussion au niveau de la direction collégiale. […]

Quant à la Fondation de l’islam de France avec le conseil d’orientation, ce qui me désole c’est que la Fondation de l’islam est présidée par Chevènement, un non-musulman, alors qu’aucune fondation n’est dirigée par un non-juif ou un non- chrétien. Je ne mets pas en cause ses compétences ni ce qu’il fait. Je regarde la réalité et les musulmans ne sont pas contents qu’un non-musulman soit à la tête de cette institution. […]

El Watan

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