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Sous les coups, les insultes et les menaces. C’est ainsi que de plus en plus d’épreuves pratiques du permis de conduire s’achèvent. Victimes de ces agressions qui ont quasiment triplé en 2017 – passant à trente contre une dizaine les années précédentes – les inspecteurs en charge de ces examens tirent la sonnette d’alarme.

Cette recrudescence de la violence est, selon eux, une conséquence assez inattendue de la réforme du permis de conduire. Pour mettre fin aux délais d’attente des candidats pour ces épreuves pratiques, le gouvernement a allégé la tâche des inspecteurs débordés en les déchargeant des examens théoriques, désormais aux mains de sociétés privées. Les places pour la conduite sont ainsi plus nombreuses. Trop même. «Comme il y a de la place, certains candidats font pression sur les auto-écoles pour être présentés, alors qu’ils ne sont pas prêts», relate Laurent Deville, secrétaire général adjoint du syndicat, Snica-FO. Aussi les fautes éliminatoires – celles qui obligent l’inspecteur à reprendre le contrôle des pédales – se multiplient-elles.

Le ton monte et c’est l’empoignade. L’envoi des résultats par courrier depuis 2011, précisément pour éviter les représailles en cas d’échec annoncé, montre donc ses limites. Les erreurs sont tellement énormes que leurs auteurs savent sur-le-champ qu’ils sont recalés et parfois se fâchent. Ainsi, le 5 décembre dernier, dans le Var, après ses deux échecs à l’exercice à «allure lente», un candidat moto a proféré des menaces de mort contre une inspectrice: «Je vais te décapiter et accrocher ta tête sur le portail!» Quelques jours après, dans l’Aube, et après deux erreurs éliminatoires, un candidat, dans un accès de colère, a injurié l’examinateur jusqu’au retour au centre. En octobre dernier encore, en Seine-et-Marne, après un parcours déplorable, un élève s’en est pris à l’inspecteur qui a évité les coups en utilisant les doubles commandes pour s’enfuir. […]

Il y est dit notamment que «les incivilités et agressions survenant lors des épreuves pratiques (…) peuvent être évitées si l’accompagnateur joue son rôle de modérateur, lorsqu’il constate une attitude incorrecte ou un comportement potentiellement belliqueux du candidat à l’égard de l’expert».
Plus largement, Snica-FO demande que les 1350 inspecteurs soient mieux protégés. Ils souhaitent que Beauvau leur accorde des locaux, équipés de vidéoprotection avec des vigiles. «Nous donnons parfois nos rendez-vous sur un bout de trottoir et, en cas d’agression, nous n’avons même pas un lieu clos où nous réfugier», déplorent-ils. Le syndicat devrait être reçu par le ministère de l’Intérieur le 16 janvier prochain.

Le Figaro

Merci à valdorf

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