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L’humoriste Jamel Debbouze était invité par Claire Chazal pour présenter son nouveau spectacle, « Maintenant ou Jamel », à la Cigale jusque fin décembre. Mais l’interview a dérivé sur un sujet qu’il n’avait pas spécialement envie d’aborder…

Claire Chazal a demandé à l’humoriste comment il s’était senti pendant les attentats du 13 novembre 2015, en tant que « porte-parole » de la communauté maghrébine en France. Jamel Debbouze s’est immédiatement crispé et a répondu avec amertume : «Encore aujourd’hui, on est obligé de creuser ce sillon. On est obligé de dire fort combien on est français, combien on est né ici, combien on vit les choses exactement de la même manière que n’importe quel Français d’origine, enfin.. de souche».

«C’est vrai, je le dis souvent, mais c’est schizophrénique d’avoir l’impression d’être étran­ger dans son propre pays», a-t-il continué, lancé dans sa diatribe. «On a le sentiment qu’on doit en faire deux fois plus, qu’on doit se justifier deux fois plus. Dès lors qu’il y a un mec qui a les cheveux et les yeux noirs, qui vient de Tunisie, d’Algérie ou du Maroc et qui fait quoi que ce soit, on doit s’expliquer, et c’est vrai que pendant les événements, j’ai été sursollicité, et je l’ai mal vécu, car ça me concerne au même titre que tout le monde».

Claire Chazal a tenté de se rattraper en rappelant que Jamel Debbouze est «un modèle de réussite», mais le comique l’a vite interrompue : «Je suis issu de l’immigration, je ne le nie pas, j’en suis extrêmement fier. Mais on est en 2017, et vu tout ce qu’on a fait, vu, notre histoire commune, ça ne devrait plus être un sujet». Le franco-marocain a clôturé l’interview en regrettant : «Vous avez niqué l’ambiance, j’étais bien avant cette question…»

La Dépêche

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