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Le tribunal correctionnel de Tulle a jugé mardi des faits peu communs de « soumission d’une personne vulnérable à des conditions d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine ».

A la barre, un couple d’agriculteurs retraités devait s’expliquer sur les conditions de vie dans lesquelles ils ont tenu celui qui, plus de 40 ans durant, fut leur employé de ferme. Les faits, a retracé la présidente d’audience Elisabeth Simonneau, ont été découverts par les pompiers, en novembre 2014.

« Alors qu’ils distribuaient les calendriers, ils ont aperçu ce matin-là, vers 9 heures, quelqu’un qui dormait dans la grange sur de la paille, couvert avec des sacs de pommes de terre ». Les autorités judiciaires sont alors alertées et des investigations réalisées. L’employé, décrit comme simple d’esprit et qui a commencé à travailler sur cette exploitation dès l’âge de 17 ans, vivait dans des pièces réservées de la maison que la présidente a qualifiées à l’audience de « taudis » : « salle de bain, chambre, cuisine… Toutes les pièces qui lui étaient réservées étaient insalubres. Vous y vivriez, monsieur, dans cette chambre ? », questionne-t-elle, avec une pointe d’agacement dans la voix au vu des dénégations qui lui sont opposées.

« En France, je crois qu’il y en a qui étaient beaucoup plus mal logés ! », lui rétorque, bravache, le prévenu de 71 ans. « Parfois, dans vos déclarations, on se demande s’il s’agit d’un être humain ou d’autre chose », lance la magistrate dans un soupir.

Me Dominique Val, au soutien des intérêts de la partie civile, fulmine à son tour : « aujourd’hui, on ne peut pas considérer ces conditions de vie comme normales. Au XIXe siècle peut-être, et encore, mais en 2017, non ! » (…)

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