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Selon nos informations, Abu Abdallah al-Firansi, un jihadiste français dont l’exécution avait été annoncée en janvier 2017, serait en réalité Willie Brigitte, un Français impliqué depuis près de vingt ans dans la mouvance jihadiste.


(…)D’après le témoignage d’Omar Omsen, Abu Abdallah al-Firansi était un Français d’origine antillaise s’étant fait passer pour un vétéran du jihad, ayant vécu quinze ans en Afghanistan et connu Oussama Ben Laden. Toujours selon Omar Omsen, Abu Abdallah al-Firansi disait avoir échappé à une tentative d’assassinat par l’Etat islamique (EI), dont il s’était séparé, par fidélité à al-Qaïda, après avoir eu des responsabilités dans la police religieuse de l’EI à al-Dana, une localité située entre Atma et Idlib. Les membres du groupe d’Omar Omsen finiront par s’écarter de ce personnage douteux, apparaissant peu à peu comme un mythomane, et quitteront Atma pour Kessab, à l’exception d’Abu Sulayman le Belge (David R.) [4], qui, lui, restera aux côtés d’Abu Abdallah al-Firansi. Bien plus tard, Omar Omsen apprendra qu’Abu Abdallah al-Firansi a été accusé d’avoir placé la puce ayant permis la localisation, puis l’élimination par une frappe aérienne d’Abu Firas, porte-parole de Jabhat an-Nusra, tué en avril 2016. Lors de notre premier entretien, Omar Omsen ne nous pouvait pas nous confirmer son exécution. (…)

Nous avons donc contacté à nouveau Omar Omsen via Telegram pour lui demander s’il reconnaissait le jihadiste originaire de Pointe-à-Pitre sur une photo d’identité, disponible en accès libre sur Internet. Celui-ci est formel Willie Brigitte est bien Abu Abdallah al-Firansi, exécuté pour avoir causé la mort d’Abu Firas as-Suri, porte-parole de Jabhat an-Nusra, qui en avril 2016 était encore la branche syrienne d’al-Qaïda. Lors de ce second entretien [8], Omar Omsen nous a donc confirmé son exécution, sans toutefois nous en préciser la date, qui se situerait entre avril 2016 et janvier 2017. Si cette exécution semble donc, sauf manipulation des jihadistes, être confirmée, il est encore trop tôt pour se prononcer sur Willie Brigitte. Cependant, si nous écartons d’emblée l’idée d’une infiltration depuis le début des réseaux jihadistes français – l’intéressé ayant quand même purgé six ans de prison – deux hypothèses demeurent plausibles.

La première est celle d’un retournement d’une ancienne figure du jihadisme français, ce qui serait une performance pour un service occidental. L’autre hypothèse, qu’on ne peut encore écarter à ce stade, est celle d’une bavure de la branche syrienne d’al-Qaïda, qui aurait exécuté, à tort, un de ses membres par excès de paranoïa.

Libération

Merci à valdorf

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