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Dans une tribune collective au « Monde », des maires de grandes villes de France s’alarment de la pénurie de moyens mis à disposition par l’Etat pour accueillir les migrants et proposent de créer un réseau qui deviendra, auprès du pouvoir, un « interlocuteur majeur ».

Les flux migratoires, qui se sont renforcés ces dernières années en Europe, sont la conséquence de réalités internationales, avec ses crises humanitaires, géopolitiques, économiques, écologiques. L’année 2017 s’achève sur une hausse massive de la demande d’asile et l’arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension – particulièrement avec le début de la vague de froid – les politiques publiques et institutionnelles classiques. Dans une proportion jamais connue jusqu’alors, les dispositifs alloués à l’hébergement des demandeurs d’asile, pilotés par l’Etat, souvent avec l’appui de nos collectivités, sont en effet complètement saturés, et ce malgré l’augmentation régulière du nombre de places… L’évidence est là, sous nos yeux, dans nos rues, dans les foyers et les centres d’hébergement : il y a urgence.

Une urgence sociale. Une urgence de solidarité. Carrefours de toutes les migrations, nos villes sont, sur ce sujet comme sur d’autres, en première ligne. Nous ne pouvons, nous ne devons, nous résigner au drame humain, social et sanitaire que constitue le déracinement des migrants. Chaque mois, plusieurs milliers de personnes arrivent dans nos villes. Intégrer celles et ceux reconnus réfugiés et venir en aide aux déboutés du droit d’asile qui malgré tout restent sur notre territoire est un enjeu majeur.

Nous sommes au pied du mur. L’Etat, qui – rappelons-le – est en responsabilité pleine et entière sur la mise en œuvre de la politique migratoire et de l’accueil des migrants, mais aussi de celles de l’hébergement et du traitement des dossiers de demande d’asile, doit faire plus que reconnaître la gravité de la situation actuelle. Il doit, sur tous ces fronts, engager de nouvelles mesures, aussi fortes qu’innovantes, pour se hisser enfin à la hauteur de la crise que nous traversons. […]

Le Monde

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