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Pendant plus d’une décennie, les islamistes consolident leur emprise sur leur territoire sans craindre aucune contestation. Muhammad Ahmad introduit un nouveau régime à l’ombre de son drapeau noir, la mahdiyya. Une stricte charia est mise en place. La musique est bannie. La pendaison, jugée non islamique, est interdite et remplacée par la décapitation. L’esclavage retrouve tous ses droits. Des milliers de chrétiens sont réduits en captivité ou contraints à la conversion.
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Coupé du monde, le Soudan sombre dans une régression effroyable. Au nom du djihad, le service des armes devient la priorité, même si l’extension du “califat” est vite limitée à l’est par les troupes des souverains éthiopiens chrétiens. L’agriculture, privée de main-d’oeuvre, en pâtit. Entre 1889 et 1892, une épouvantable famine décime la population soudanaise.
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Nommé en 1892 sirdar, c’est-à-dire commandant en chef des troupes égyptiennes, le général Horatio Herbert Kitchener reçoit l’ordre, en mars 1896, de reconquérir la province nord-soudanaise du Dongola. L’armée égyptienne a été réformée. Sous le commandement d’officiers britanniques, elle a gagné en discipline et en puissance de feu.
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À l’aube du 2 septembre 1898, les djihadistes se lancent à l’assaut en invoquant Allah et le Mahdi. Les soldats de Kitchener utilisent leurs nouvelles mitrailleuses Maxim capables de tirer 600 coups à la minute. Leur effet est terrible.

Un témoin, jeune lieutenant, raconte la bataille dans un livre : « Des hommes déchiquetés se débattaient avec désespoir en luttant contre des bannières impitoyables et noires de feu qui s’agitaient avant de s’effondrer ; des hommes vaillants luttaient dans un enfer de métal sifflant, d’obus, de poussière. » Il s’appelle Winston Churchill. En trois heures, l’armée du calife est anéantie. Dans ses rangs, on dénombre 10 000 tués. Les Anglo-Égyptiens ne déplorent que 41 morts. Le calife est en fuite, les Britanniques le localiseront et l’abattront moins de trois mois plus tard. Kitchener ordonne la destruction du sépulcre où reposait le Mahdi, et l’éparpillement de ses os dans le désert.

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