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Lettre d’Eric Dillies, souhaitant être candidat à la présidence du FN, à Marine Le Pen.

Chère Marine,

C’est en famille et entre amis que j’ai suivi ton « Grand Jury RTL » ce dimanche 19 novembre. Au cours de cette émission, tu es revenue plusieurs fois sur la vie intérieure de notre mouvement pour conclure de manière abrupte et définitive : « Tout va bien, Merci ! » Y crois-tu vraiment quand tu questionnes les journalistes : « Qu’est-ce qui irait mal ? » Tout va bien, Marine ? Tout va si bien que cela ?

Tout va si bien que nos cadres nous quittent. Tout va si bien que les ré-adhésions sont en chute libre. Tout va si bien que nos électeurs ont de moins en moins envie de t’écouter lors de tes émissions.

Ce qui est navrant, c’est de faire comme si rien ne s’était passé. Comme si les 20 millions de Français qui ont regardé le débat de l’entre-deux-tours n’avaient jamais existé. Comme si le débat lui-même n’avait jamais existé.

Tes conseillers semblent penser que le temps suffira à tout effacer ! Marine, cette déception amoureuse ne s’effacera qu’avec des preuves d’amour et d’humilité.

Cette preuve d’amour, c’est que tu remettes en jeu ta présidence lors du prochain congrès.

Cette preuve d’amour, c’est que l’élection soit une véritable élection. Pas une simple « nomination » mais une véritable « consécration ».

C’était le sens de mon appel téléphonique du 12 octobre pour te présenter ma candidature. Pourquoi m’obliger à te rappeler que, sur l’instant, tu l’avais approuvée ?

Tu devais me rappeler pour parler des modalités et tu ne l’as jamais fait. Je t’ai relancée le 19 octobre après ton émission sur France 2, en vain.

J’ai donc présenté la mienne le 20 octobre, la veille de la clôture du dépôt des candidatures. Elle a été rejetée par le Bureau Politique du 23 octobre et personne n’a pris la peine de m’en informer.

Marine, poses-toi la question : pourquoi personne n’a osé se présenter au congrès ? C’est pourtant évident, ’élection est tellement verrouillée que personne n’a l’audace de s’y risquer sans penser qu’il en paiera tout le prix. Quant aux parrainages par 20 secrétaires départementaux que tu as nommés, qui va croire qu’ils sont libres de leur décision ? C’est comme si on demandait aux Préfets de parrainer les candidats qui se présentent en face du Président de la République qui les a nommés.

Ta réponse ce dimanche, n’a satisfait personne : « Il n’y a pas eu d’autre candidat à la présidence pour le Mouvement. »

Marine, tu sais que ce n’est pas la vérité puisque je reste candidat et que doit-on penser quand tu rajoutes : « Je le regrette. Je l’ai regretté au dernier congrès (celui de 2014). »

Marine, je ne mets pas en doute ta sincérité, alors si vraiment tu le regrettes, reporte la date de clôture des candidatures. Tu sais mieux que personne que cette décision est réglementaire (c’est-à-dire qu’elle ne dépend que de toi) et non pas statutaire (donc elle ne dépend pas du congrès, c’est-à-dire de l’Assemblée Générale de tous les adhérents), comme le laisse croire le Bureau Politique. Donc, pas besoin d’un congrès pour être modifiée. Si tu le veux vraiment, tu le peux. […]

Ce n’est pas la stratégie anti-euro qui a fait monter notre mouvement mais l’arrivée d’une jeune femme à sa tête et une conjugaison d’événements historiques majeurs : une vague d’attentats sans précédents (de Charlie, du Bataclan, de Nice, du Père Hamel et de bien d’autres), un « déferlement » migratoire que l’Europe n’a pas connu depuis la chute de l’Empire Romain et un chômage de masse digne des années 30 qui ronge la société. […]

Au moment où les Français reconnaissaient la pertinence et la réalité des analyses de ton père, tu abandonnais les « Fondamentaux », son ADN, alors que c’était de la subtilité et de la jeunesse qu’il fallait y apporter. […]

Lire l’intégralité de la lettre sur Le Nouvel Obs’

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